La colère du Montoncel

À lire précédemment :

- On va saccager le cœur de nos Bois Noirs

- La Chouette

- Dialogue entre la Bonne et Mauvaise Conscience d’un conseiller municipal d’Arconsat.

- La malédiction du tombeau de Montllune

- Discours de myrtilliers

- Au confessionnal

On m’appelle Montoncel. L’origine de mon nom reste obscure. Les historiens écartent aujourd’hui les hypothèses « Monte-au-Ciel » (comme le patois bourbonnais « Monte au cié » le laisserait penser)) ou « Mont-on-Celles » (mont au-dessus de Celles). La plus probable est celle de « Mons tonsellatus » ou « Monte tonsum », en référence à mon sommet dénudé rappelant une tonsure, où on a planté, aux temps immémoriaux, une croix dressée visible de très loin.

Je domine ainsi un massif ancestral. Je fais la fierté du département de l’Allier dont je constitue le point culminant avec mes 1287 m d’altitude.
Je suis assis à la pointe de cinq communes : Arconsat, Celles-sur-Durolle, Lavoine, Palladuc et Saint-Priest-la Prugne.

Mais l’une d’entre elle, tel Judas, est en train de me trahir.

Avec son funeste projet éolien, Arconsat va dénaturer, défigurer et désacraliser mon domaine millénaire. Honte à ceux qui auront prêté leur concours à cette infamie !

Si ces monstres d’acier viennent un jour à être implantés dans mes terres, j’en appelle à Eole (déjà fâché que l’on ait utilisé son noble nom pour désigner ces machines infernales), à Borée, Eurus, Notus, et Zéphyrus, pour qu’ils cessent de souffler sur Arconsat, montrant ainsi l’inutilité de ces maudits engins. J’en appelle ensuite à Zeus, à Jupiter et à Taranis pour que leurs foudres les détruisent à jamais !

Crédit photo Montoncel Wikipédia