Le Chat forestier présent dans les bois de la Faye à Olmet
Lors des ESTIVALES de la Faye des 18 & 19 juillet 2022 nous avions jalonné le balisage de la randonnée pédestre : » le chemin de Ligalet » de panneaux informatifs :
« Sur les traces du chat forestier »
Nous nous sommes intéressés à ce petit mammifère, protégé depuis 1981, fort méconnu et identifié, à plusieurs reprises, cet été, dans les bois de la Faye à Olmet :
Felis silvestris silvestris :
Morphologie
Il est difficile de distinguer un Chat forestier d’un Chat domestique. D’une manière générale, il s’en distingue par une stature supérieure d’une fourrure plus longue, une queue cylindrique et épaisse.
Mensurations
Le poids moyen du Chat forestier : 5 kg pour les mâles et 3,5 kg pour les femelles.
Les individus mâles mesurent de 57 à 61 cm avec une queue entre 30 et 32 cm. Les individus femelles mesurent de 51 à 57 cm avec une queue de 29 à 30 cm.
Pelage
Le Chat forestier a un manteau tigré assez touffu avec une épaisse queue cylindrique.
Peu de marbrures, pelage assez uniforme avec quelques rayures estompées
La queue est parcourue d’anneaux noirs toujours fermés en nombre variable. Ces anneaux deviennent de plus en plus larges et visibles en allant vers l’extrémité. Un manchon noir termine le bout de la queue.
L’herbe à chat
La racine séchée de la Valériane Officinale : Valeriana officinalis est utilisée par les naturalistes pour attirer le félin sur les pièges à poils afin de récupérer du matériel génétique.
© Onatera
Informations complémentaires communiquées par Maxime BELAUD chargé d’études mammifères qui conduit, depuis juillet 2020, un programme d’étude sur le Chat forestier mené au sein de la région Occitanie et notamment sur le massif de la Montagne Noire à l’extrémité sud-ouest du Massif Central, pour le compte de l’association Nature en Occitanie.
Amélioration des connaissances sur la biodiversité suivi et protection des espaces et des espèces : Le chat forestier en Occitanie
Il faut avant tout préciser que le Chat forestier est différent du Chat haret qui est un spécimen domestique vivant à l’état sauvage :
L’espèce a toujours été présente en France. C’est une espèce sauvage, autochtone, indigène, qui a bien failli disparaître à cause du piégeage (pour sa fourrure) et de la disparition de son habitat.
Dans les années 1850-1900 elle occupait la quasi-totalité du territoire français. Puis avec le piégeage, elle a disparu et il est resté deux noyaux de populations relictuels (quart nord-est et Pyrénées). Le Chat forestier profite de la déprise agricole et de sa protection (protégé depuis 1981) et reconquis les territoires où il était présent par le passé (cas de la Montagne Noire par exemple).
Le chat domestique a été introduit en France en provenance d’Egypte, au Moyen-âge (années 1500-1600). A cette époque c’étaient des genettes, des belettes ou furets apprivoisés qui éliminaient les rongeurs présents en masse dans les châteaux.
Le Chat forestier et Chat domestique ne sont pas deux espèces à part, ce sont deux sous-espèces partageant le même ancêtre commun. Leur descendance est donc fertile et non stérile. On parle d’hybridation.
Chat forestier, Chat sauvage : mythe ou réalité au fil de l’histoire :
- 1 L’auteur Gallois Ken FOLLET dans son ouvrage : « Le crépuscule et l’Aube », publié en 2020, préquelle (*) de la trilogie : les Piliers de la terre » : écrit en page 161 de la version poche :
« Si Alfred avait été affligé par le mode de vie de la maisonnée, l’office l’atterra. Les cantiques n’étaient que psalmodies inexpressives, les prières étaient inintelligibles et deux diacres se chicanèrent durant toute la cérémonie pour établir si un chat sauvage était capable de tuer un chien de chasse. Lorsque résonna l’amen final, Alfred fulminait. »
(*) dont la réalisation est postérieure à une œuvre de référence
- 2 Dans un récent reportage : héros par nature de la chaine Ushuai TV intitulé : Jack et le rewilding il est présenté le Chat Sauvage Écossais (Felis Silvestris Grampia) communément appelé le Tigre des Highlands. Ce chat n’est que présent à quelques rares sujets en Ecosse et absent dans tout le reste de la Grande-Bretagne.
- 3 La légende du chapalu.
Dans son ouvrage sur l’art, héraldique, page 159 Michel PASTOUREAU présente le sceau de Guillaume de Chevelu (fin du XV eme siècle) et précise que « cette famille, largement possessionnée au sud de Lyon prétendait descendre d’un compagnon du roi Arthur qui aurait aidé ce dernier à vaincre un chat monstrueux, terrorisant les habitants des environs du lac du Bourget ». Le chapalu selon la légende et les manuscrits médiévaux pourrait être un chat sauvage.
- 4 Représentation du chat en héraldique. Si le lion est de loin la figure la plus représentée il n’en est pas de même pour le chat qui est figuré assis, effarouché ou effrayé, passant (cf blason de la famille de la Chétardie), issant, naissant, rampant et aussi hérissonné.
LA CHÉTARDIE (de) (Angoumois) :
« D’azur, à deux chats passants d’argent, l’un sur l’autre, les têtes posées de front »
Source : N° 287 planche VI Art Héraldique Encyclopédie Diderot et D’Alembert.
En illustration pour le logo de cette chronique, le chat forestier par GrottesdeHan — Travail personnel, CC BY-SA 3.0
Daniel Groisne, La FAYEssociation à Olmet
Conclusion :
Scientifiquement il est compliqué de conclure, sans preuve génétique, de manière certaine à la présence du félin dans les bois de la Faye à Olmet.
Seules des analyses ADN réalisées sur des poils laissés par des individus sur des pièges pourraient confirmer que nous sommes bien en présence du félin sur un axe sud-ouest/nord-est qui s’étend des Pyrénées, au Massif Vosgien via le Massif Central en empruntant de nombreux corridors écologiques comme dans la Montagne Noire etc.