Les piqueurs de Saint-des-Olières - I
Première partie
L’histoire de Saint Jean
La rue Principale
Au début du siècle dernier
Le presbytère
Le nom de Saint-Jean-des-Ollières vient du latin « olla » plus le suffixe « asia » et signifie fabrique de poteries.
À l’époque de la Révolution de 1789 où toute appellation « saint » était bannie,
St-Jean-des-Ollières porta le nom de Puy-la-Garde. Plus récemment, la commune fut affublée du surnom populaire de St-Jean-des-Voleurs.
Jusqu’en 1789, une partie de la paroisse de St-Jean-des-Ollières dépendait de la justice de Sugères. Cette partie comprenait les hameaux et territoires de la Broussas, Pailler, la Grange du Prat, le Mas du Bost, le Vacher, le Couderchet, Arteyre, la Garde et la Gardette. Le reste de la paroisse dépendait de la justice de Boissonnelle (près de St-Dier d’Auvergne).
De 1789 à 1801, St-Jean-des-Ollières fit partie du canton de Mauzun.
Actuellement, la commune est rattachée au canton de St-Dier d’Auvergne.
Les Châtellenies - L’église
Le Domaine de Palieros (Pailler -La Garde) les Montboissier
La trace la plus ancienne que l’on peut trouver dans le cartulaire de Sauxillanges (Chartes 477-629-780-785-792-796-812-906-914) fait mention de Hugues et Pons puissants seigneurs descendants de la famille d’Usson qui possédaient un important domaine au lieu dit Palieros (actuellement Pailler, commune de St-Jean-des-Ollières).
Ce domaine était constitué, outre ses terres, d’une chapelle au vocable de St-Julien et d’un château situé, sans doute, au Pic de la Garde (on peut encore y trouver des restes de murailles noyées dans la végétation à gauche en montant le chemin menant au Pic).
Un des descendants de Hugues, Maurice Deux, ayant hérité du domaine de Palieros situé à la limite de ses terres préféra s’en séparer (en 995) et en fit don aux moines de Sauxillanges pour se mettre sous leur protection et peut-être aussi pour se racheter de ses fautes. Il préféra s’installer en un lieu situé plus au centre de son domaine et fit restaurer le château de Mont Buxerius (Montboissier). Ses descendants prirent le titre de seigneurs de Montboissier.
Une charte de Sauxillanges nous fait connaître qu’au 11 ème siècle le moine
Bertrand était desservant de l’église de Paliers. Par la suite, l’église et le château furent abandonnés et tombèrent en ruine et, dès le 16ème siècle, les moines ne possédaient plus rien de l ’ancienne terre féodale de Paliers.
Outre la donation faite au prieuré de Sauxillanges, les Montboissier possédaient
d’autres terres sur la paroisse de St-Jean-des-Ollières. En 1254, Eustache de
Montboissier fait don de sa part de dîmes de St-Jean au prieuré de St-Dier. En
1582, dans un acte de partage entre Jean de Montboissier -Beaufort-Canillac et
son oncle François, il est stipulé que Jean reçoit dans son lot la paroisse de St Jean-des-Ollières.
La Châtellenie de Val Méode ou Veauméode (La vallée du Miodet)
Dans les chartes de Sauxillanges, il est fait mention d’une châtellenie qui aurait
existé dans la vallée du Miodet et désignée sous le nom de Val Méode ou
Veauméode. On pense que la résidence des seigneurs de ce domaine aurait été un château situé sur l ’emplacement de l ’actuel village de la Tour de Miodet, mais ce château était déjà en ruines au 14ème siècle. Actuellement, il n’en reste aucune trace si ce n’est une butte près de la ferme de M. Vincent qui pourrait être l ’emplacement des anciennes fortifications. Avant cette époque, la châtellenie de Veauméode avait été rattachée à celle de Boissonnelle (commune de St-Dier).
Le domaine de Croizat - La Tour de Croizat
Lorsque l ’on quitte le bourg de St-Jean pour se diriger vers Mauzun, après avoir passé le village de Chavarot au lieu dit « Le Chêne Vert » on peut voir à droite de la route une magnifique tour, vestige féodal entièrement bâti en arkose rose (roche présente dans le sous-sol de ce lieu). Cette tour dite « tour de Croizat » date de la fin du 13 ème siècle. On pense qu’elle était partie d’un château appartenant, ainsi que le domaine, à Blain Cinq Le Loup, seigneur de Beauvoir, du Chastel de Croizat de la châtellenie de Mozun-(orthographe actuelle Mauzun), époux de Louise de Rochefort. Leur fils, Jacques Le Loup, seigneur de Beauvoir et de Croizat, vendit son fief à Guillaume Seguin. Ce dernier était issu d’une puissante famille de Billom qui avait compté parmi ses membres Hugues Seguin, un doyen du chapitre de St-Cerneuf dit « Le Cardinal de Billom ». Les Seguin étaient aussi seigneurs de Bard, de Fournial et du Teillet ; la famille opta pour le nom de De Bard et fut maintenue en noblesse sous ce nom en 1666. Les descendants de Guillaume sont connus sous le nom de De Bard.
À suivre...
Ce texte est inspiré d’un article fort documenté de M. A. Achard paru en 1916 dans la Revue d’Auvergne (Bibliothèque municipale de Clermont-Ferrand). Tous les passages cités entre guillemets ont été reproduits intégralement. Nous remercions M. Jacques Dauphin d’Artheyre commune de St-Jean-des- Ollières qui nous a aidé à rassembler ces documents.
Rédaction : Marie-Jeanne Couret et Sabine Cros.