La coutellerie thiernoise de 1500 à 1800 - Préface

Simples notes pour servir à l’histoire de la ville de Thiers aux trois derniers siècles
I.
La Coutellerie Thiernoise
de 1500 à 1800 par Gustave SAINT JOANNY, avocat
Membre titulaire de l’Académie de Clermont-Ferrand
Archiviste bibliothécaire bénévole de la ville de Thiers

Ce livre n’est pas l’oeuvre d’un historien. S’arroger ce titre, quand on est Thiernois, c’est-à-dire voisin du château de Barante, serait fatuité pure et sotte présomption. Ces simples Notes sont le résultat des recherches d’un archéologue fort humble, à qui, mieux qu’à tout autre, il convient de se faire, en toute sincérité, ce désolant aveu : Scio quia scio nihil, je sais que je ne sais rien !

Et d’ailleurs, comment arriver à la connaissance parfaite de notre passé ? Comment remonter aujourd’hui aux sources de notre histoire locale ? Où sont nos anciens titres ? En 1795, ceux que la flamme épargna, servirent, nous en avons la triste assurance, à confectionner des gargousses, pour alimenter les canons envoyés au siège de Lyon !...

Grâces à Dieu ! Dans ce naufrage tout n’a point disparu. Il nous reste quelques épaves : nos archives municipales, malgré leur pauvreté, quelques papiers disséminés un peu partout, abandonnés dans les greniers pour la plupart, que nous avons eu le bonheur de rassembler, quelques vieux sacs de Procureurs, enfin, et surtout, les anciennes minutes de nos anciens notaires, nous ont permis de reconstituer en partie nos annales, sans pouvoir toutefois remonter au delà du XVI° siècle.

C’est dire assez que l’histoire de notre ville reste toujours à faire ; puissent les éléments divers que nous recueillons ici tenter quelque historien, digne de ce
nom, qui daigne enfin l’écrire !

À tout seigneur tout honneur. Nous commençons donc la série des monographies, que nous publierons successivement, par la Coutellerie , cette branche principale de notre commerce, dans tous les temps. Nous consacrerons un second volume à nos papetiers, tanneurs, gainiers, filletiers et cartiers  ; un troisième à nos établissements religieux et de bienfaisance , un quatrième à notre administration municipale ; enfin sous ce titre, A travers champs , nous esquisserons l’histoire de notre banlieue.

L’oeuvre est grande : longue est notre tâche, et Dieu veuille nous permettre de l’achever ! Il importe avant tout de ne pas consumer son temps en propos inutiles.
Or, toute préface n’étant qu’une digression plus ou moins oiseuse, sachons, quoiqu’avocat, nous taire, et laissons la parole aux documents de notre histoire.

G. S.-J.
Thiers, septembre 1863.

À suivre :
- Règles et statuts de la Jurande des maîtres couteliers chapitre I
- Règles et statuts de la Jurande des maîtres couteliers chapitre II
- La Frérie de Saint-Eloy
- L’ouvrier coutelier et le mode de fabrication
- Tableau du prix des couteaux au XVII° siècle
- Prix des objets de première nécessité au XVII° siècle
- Marques de fabrique

Monographie imprimée, éditée à Clermont-Ferrand en 1863. Texte disponible dans intégralité sur le site de Gallica. Illustration Coutellerie Sauzede Péaloux, Cette usine, connue sous le nom d’Entraigues, est une coutellerie depuis au moins 1836. Un de ses principaux propriétaires, au 19ème siècle, est le coutelier Sauzede Péaloux. La construction de la passerelle date de 1889-1890. Vers 1895, l’usine est agrandie : on construit un petit atelier en surplomb au-dessus de la rivière. A la fin du 19ème siècle ou au début du 20ème siècle, un incendie détruit la partie supérieure du bâtiment, avec pour conséquence la suppression d’un étage carré et la modification de la forme du toit. En 1899, l’usine fonctionne grâce à une turbine horizontale de 20 chevaux et à un moteur à gaz de 10 chevaux (plus d’infos sur le site POP).