La Commune, elle souffla aussi à Thiers - 9 : interrogatoire de la femme Saint-Joanis, femme Lauradoux

À lire précédemment : Le procès : interrogatoire de la femme Guérin, dite Fanchette

Suite de l’audience du 22 août

D. Vous êtes signalée comme ayant des mœurs très irrégulières, vous vous livrez à la mendicité et vous. y employez votre enfant âgé de 8 ans.
R. Je vous demande pardon, jamais mon enfant n’a mendié. Moi seule étant sans ouvrage, j’ai fait comme les autres, j’ai demandé honnêtement.
D. Le 30 avril que s’est-il passé ?
R. Mon frère était de garde, il était pris de vin et je cherchais à lui ôter son fusil. Il était tranquille et on me dit de le lui laisser, que je ne saurais m’en servir. Alors pour plaisanter je répondis : je saurai bien porter arme, ce n’est pas malin. Voilà tout ce que j’ai fait, ni plus ni moins, ma conscience ne me reproche rien. Les témoins vous diront ce qu’ils voudront, je les laisserai dire.
D. Avez-vous jeté des pierres ?
R. Non, pas du tout.
D. Vous avez déclaré que votre frère avait saisi M. Guionin, et qu’à ce moment, la femme Douris l’avait frappé à coups de poings.
R. On me couperait le cou qu’on ne me ferait pas dire ça.
D. Vous-même l’avez déclaré dans vos interrogatoires.
R. Je ne sais pas comment ça s’est arrangé, mais tout ça ce n’est pas vrai. Je ne suis pas capable de mentir. Demandez à tout Thiers, on vous dira que je suis une honnête femme et que je n’ai jamais fait de mal à personne. J’ai mendié, voilà tout, j’ai mieux aimé mendié que de me mettre voleuse ou mauvaise fille.

À suivre : Le procès - Interrogatoire d’Antoinette Douris

Merci à Georges Therre pour nous avoir confié ces documents.