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Histoire de la construction du barrage de Sauviat - Une mort tragique - 1904

1903-2023, 120ème anniversaire du barrage de Sauviat. Un texte de Patrick Aujard.

À lire précédemment : La prise d’eau des Prades et le canal - 1903.

4ème et dernière partie : Une mort tragique - 1904

Francisque Faÿ, à 28 ans, meurt victime d’une électrocution accidentelle à Thiers.

Le 4 Janvier, suite à une interruption de la ligne téléphonique qui le reliait à la centrale de Sauviat, et constatant que l’incident durait, Francisque Faÿ quitte son bureau de la rue de Lyon et se rend au poste de dérivation situé rue de Coagne ; là, saisissant le fil de la ligne téléphonique, il reçoit une décharge électrique de 10 000 volts. On ne sait comment les fils du téléphone ont pu être mis en contact avec ceux de la ligne électrique.

L’annonce de la mort de Francisque Faÿ se répand vite dans toute la ville et la population commence à se rassembler sur les lieux de l’accident. C’est une tragédie qui émeut toute la population de Thiers qui avait fait de Faÿ le héros de l’avènement de la modernité dans la commune. Plus de deux mille personnes assistent à ses funérailles, de nombreux éloges, unanimes, insistent sur sa volonté, son courage, sa force de travail mais aussi sur son caractère et son humanité. En effet Francisque Faÿ, outre ses capacités intellectuelles et de « capitaine » meneur d’homme, développait une véritable attention égale à tous, aussi bien aux personnes en charge de responsabilités : maires, conseillers, préfet, chefs d’entreprises, qu’aux ouvriers et à toute personne qu’il rencontrait.

Le jour même de ses funérailles, son cercueil sera transporté par train jusqu’à Nevers pour être inhumé dans son caveau familial.

L’hommage lui est rendu jusqu’à Nevers sa ville natale. (annexe 14,15,16)
Le 29 Juin 1908, le conseil municipal de la ville de Thiers décide de lui dédier une place.

Triste destinée d’une famille, son fils unique, Paulin Charles René, décède à Clermont- Ferrand, à l’âge de 14 ans, le 23 Mars 1915.

En 1904, les rues de Thiers sont éclairés par 308 lampes électriques, les ateliers, les industriels et les habitants peuvent espérer accéder à cette énergie nouvelle. La production électrique n’est pas toujours stable.

1906 : ajout d’une centrale thermique

1905 : malgré l’apport des eaux de la Dore une terrible sécheresse ne permet plus d’assurer une production d’électricité constante sur le réseau de distribution lors de l’étiage.

En 1906, une centrale thermique à vapeur est alors ajoutée. Celle-ci est placée en sorte que l’arbre de la machine à vapeur soit dans le prolongement de celui du dernier alternateur et puisse être facilement embrayée à tout moment.
Le charbon est amené par train au plus proche de la centrale, il est ensuite hissé par un mauvais chemin jusqu’au promontoire qui domine le barrage et de là une glissière en bois l’amène au plus près de la machine à vapeur.


Croquis “le radiophil”

L’arrivée de l’électricité dans les villes, foyers et les industries est une véritable révolution qui en apportant la lumière facilite la vie de tous les jours et s’avère riche d’avenir. Mais elle ne concerne encore que les centres urbains. Rien n’est encore prévu pour couvrir les zones d’ombres. (annexe 18,19)
Aujourd’hui toujours en fonctionnement, la centrale de Sauviat fait partie des toutes premières centrales construites en France.

Annexes