Couvent de Chazelles-sur-Lavieu

Pour la petite histoire...

J’ai souvent une pile de livres posés sur ma table de nuit, une veille canette de pommes bien solide ou à même le sol, à côté du lit. Certains on le temps de prendre la poussière avant que quelque chose ne m’incite à les lire. L’été dernier, le manque de rêveries se faisant ressentir. Mon esprit ne parvenait pas à s’évader et avait tendance à stagner. Que celui qui n’a pas connu cet état d’âme lève le doits ! La lecture me semblait alors le meilleur remède. Mais à quel titre, et surtout à quel auteur confier cet état de léthargie ? Bien que droitière, c’est la main du leur qui jeta son dévolu sur "L’esprit de l’ours" (le chemin d’une vie de chaman inuit) dont l’auteur est Daniel Pouget. Auteur qui m’était alors inconnu.
Curieuse démarche certainement, je commence toujours un livre par la dernière page, c’est ce que je fis, et voici ce que je lus :
"Voyagez avec l’Ours vers la tranquillité de la caverne et hibernez en silence. Rêvez et appropriez-vous vos rêves. Vous aurez alors la force nécessaire pour découvrir le miel qui se cache dans l’Arbre de Vie".
La phrase m’était destinée et le chemin tout tracé ! Il suffisait simplement de passer de l’autre côté du versant. Certaines lectures nous mènent parfois beaucoup plus loin que nous ne pourrions l’imaginer. Cet été, me voici donc partie à la découverte de Chazelle-sur-Lavieu, de son ancien couvent et bien évidemment, de son propriétaire, Daniel Pouget.

Chazelles-Sur-Lavieu

Chazelles-Sur-Lavieu est un petit village à 11 km de Saint-Anthème en direction de Montbrison. L’église du XV° siècle a conservé son clocher d’époque, le reste a été refait au milieu du XIX° siècle. En contrebas de celle-ci se trouve le couvent.

Le couvent

L’établissement fut fondé par les religieuses de l’Ordre de Sainte Croix en 1754. Après la Révolution, en 1810, il est repris par les Soeurs de l’Ordre de Saint-Joseph. Certaines d’entre-elles possédaient de grandes connaissances en pharmacopée et utilisaient tout ce que la nature pouvait leur offrir en matière de traitement, végétaux et minéraux.
Ainsi étaient concoctés potions, lotions, onguents selon les précieuses recettes d’Hildegarde de Bingen dans l’apothicairerie. Le couvent faisait office d’hôpital et certaines de ses religieuses avaient le rôle de médecin de campagne, mais pas seulement. À l’époque, les familles étaient nombreuses, la pauvreté et la famine faisaient partie du quotidien. Le couvent accueillait les enfants abandonnés de la région montbrisonnaise et des alentours. Elevés jusqu’à l’âge de sept ans par ces femmes, ils étaient ensuite placés dans des familles. En 1904, elles sont expulsées et les portes du couvent resteront fermées plusieurs années.
Le couvent renoue avec son passé... De 1950 à 1973, les lieux recevront une fois de plus des enfants mais cette fois en colonie de vacances.
Après cela, les bâtiments seront définitivement abandonnés, pillés, dégradés pour être rachetés en 1999 par Daniel Pouget et retrouver une autre vie... plus paisible.