Château de Montguerlhe - introduction

Le château de Montguerlhe est un ancien château fort, bâti au XIe siècle. Il se situe au sommet d’un plateau qui porte le même nom à 829 m d’altitude, à la frontière de trois communes : Sainte-Agathe, Escoutoux et Celles-sur-Durolle, à proximité de Thiers.

Quelques précisions au lecteur...

Cette étude n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue sur Montguerlhe. Elle a simplement pour but de rassembler le maximum de données et d’informations sur ce site et de faire ressortir du néant ce lieu chargé d’histoire. Il est certain que quelques éléments reposent sur des hypothèses discutables. Mais il a fallu à certains moments faire un choix parmi celles-ci et à chaque fois, ce choix a fait l’objet de longues et nombreuses réflexions. En fait, ce sont ces nombreux mois de recherches qui ont fait mûrir et ont éclairci ces idées.

Ma démarche est simple : c’est celle de la logique en essayant, dans la mesure du possible, de me mettre à la place de ceux qui ont bâti cette forteresse ou de ceux qui y ont vécu. D’autres points ont été discutés en concertation avec Michel Sablonnière.

N’étant ni historien, ni archéologue de formation, mon travail a été basé sur l’observation du terrain, complété par l’étude de vieilles photographies et la lecture de nombreux ouvrages sur l’architecture castrale. J’ai volontairement emprunté le vocabulaire utilisé par les spécialistes du genre, comme Jean Mesqui, utilisant, par exemple, le terme exact de « tour maîtresse » au lieu du traditionnel « donjon » ; le donjon étant la partie principale du château et pas forcément la plus grosse tour.

Je rappelle qu’il n’y a eu aucune fouille sur le site de Montguerlhe pour réaliser cette étude. En fait, ma principale motivation a été ma passion pour ce site et une grande envie d’avoir les réponses aux questions que je me posais.

Certaines de ces questions ont désormais leurs réponses, d’autres persistent et me font espérer que l’aventure ne fait que commencer.

Je souhaite que cet article donne aux lecteurs l’envie de visiter ce site et peut-être permette à de véritables professionnels de l’histoire et de la pierre de se pencher sur notre vieux château pour continuer d’en élucider ses mystères.

Note de l’auteur

Montguerlhe, quel joli mot ! Un mot plein de mystère… La première fois que je découvris ce nom, c’était sur une carte Michelin de l’Auvergne dans le milieu des années 80. J’appris que des ruines d’un château féodal existaient dans la montagne au-dessus d’Escoutoux. Seul mon grand-père put me renseigner en m’informant qu’il s’agissait d’une ruine insignifiante située vers l’Obstancie. Il me dit aussi que ce château servait autrefois, soi-disant, de maison de chasse au seigneur du lieu.

Un soir, en sortant de l’école, ma curiosité me poussa à le découvrir. Le premier soir fut un échec. J’ai cherché avec mon vélomoteur une bonne heure au-dessus de Chapet sans voir la moindre trace d’un château. Je retournais sur les lieux quelques jours plus tard et je rencontrais, vers la Grimardie, au milieu des bois, un bûcheron avec son chien, qui m’indiqua le chemin à prendre. Enfin au bout de quelques minutes, en pleine forêt, je trouvais la clôture de barbelés rouillés entourant le site. A pied, je m’enfonçais dans le bois en direction de l’Est. Au bout de quelques dizaines de mètres, dans une zone non boisée, je « tombais » sur un étrange agencement de gros rochers : ce qui me procura une drôle de sensation au milieu de ces bois sombres. Au début, je crus qu’il s’agissait de la ruine du château. Puis essayant de voir autour s’il n’y avait pas d’autres vestiges, je fus surpris par la nuit et les bruits de la forêt. Effrayé, je rentrais chez moi. Ce ne fut que quelques jours plus tard que je découvris Montguerlhe avec deux copains. Je fus assez déçu par cette trouvaille car je m’attendais à découvrir un château en meilleur état.

Par la suite, mes visites sur le lieu ne furent qu’occasionnelles, notamment lors de promenades. Le mystère sur Montguerlhe était entier car, en dehors d’un court article d’Alexandre Bigay et d’un autre paru dans une brochure du « Pays Thiernois », rien ne permettait de connaître son histoire ni son aspect. Quand j’en parlais avec mon grand-père, il m’évoquait les souvenirs de sa jeunesse. Il me parlait des gros hêtres qui à la fin des années 30, étaient présents sur le chemin y menant. Le site de Montguerlhe était à l’époque un ensemble de champs dépourvus d’arbre, couverts de bruyères, de fougères et de genêts au milieu des pierres. Le souvenir de ce lieu faisait briller une lueur dans les yeux de mon aïeul. Il me racontait avec un certain sourire, qu’à un bal populaire à l’Obstancie, il avait courtisé une jeune fille qui était, selon lui, bien portante et « pas gâtée par la nature » ! Difficile aujourd’hui d’imaginer tant de vie autour de Montguerlhe et Fermouly à la veille de la seconde guerre mondiale…

Tout récemment, ma mère m’a montré deux cartes postales de 1932 et 1904 (prêtées par des collègues de travail) qui mettaient en évidence la présence des restes d’une tour carrée sur le site au début du siècle. Ensuite tout s’enchaîna, diverses rencontres m’apportèrent de nouveaux éléments sur Fermouly et Montguerlhe. Je décidais alors de consigner tout ceci dans une petite étude personnelle. Les recherches documentaires, appuyées par celles du terrain me permirent de regrouper une multitude de nouveaux éléments. Enfin, la rencontre de Michel Sablonnière, homme amoureux des vieilles pierres et de l’histoire de sa région, m’a permis d’avoir une aide conséquente dans cette aventure et de compléter cette étude.
L’avenir de ce lieu, malgré son état de ruine avancé, dépend désormais de nous tous. Ne laissons pas tous ces siècles d’histoire sombrer dans l’oubli… !

Laurent MOSNIER

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 Vue Ouest du Château de Montguerlhe en 2014 : Par Lifael68 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
 Le Château de Monguerlhe en 2008 : Photo Laurent Mosnier, CC BY-SA 3.0,
 Dessin Laurent Mosnier, CC BY-SA 3.0