Ris - Les Murs du Temple

À lire précédemment : Notes sur l’histoire de Ris

source Gallica
Carte de Cassini

À environ 7 km au nord-est de Ris se trouve le lieu-dit Les Murs du Temple (une erreur sacrilège sur le panneau routier mentionne actuellement « le Mur du Temple » !). Des murs étaient encore visibles vers 1920 ; et dans les années 2000, le fameux puits donnant accès à un souterrain qui aurait permis de sauver des documents templiers. (Annette Lauras-Pourrat, Guide de l’Auvergne mystérieuse, éd. Tchou )

D’après une note conservée dans les archives de Ris Autrefois, les Templiers auraient donné aux moines de Ris les domaines de Forion, Relier et Gagnol, situés à proximité des Murs du Temple. Etait-ce à la veille de l’arrestation des Templiers (13 octobre 1307) comme pourrait le faire penser une interprétation de cette transmission ? On dit aussi que la commanderie aurait été détruite sur ordre de Philippe le Bel – allégation avancée (mais peu probable) pour expliquer le mystère de sa disparition, jusqu’à son nom.

Ris est entouré de possessions templières : Maulmont, Les Grands-Vaulx, les Murs du Temple, et au sud de Busset, Puyagu (ou Piégut). « Le seigneur de Vichy, vers la fin du XIIIe siècle, était aussi seigneur de Busset, de Piégut et des Murs du Temple, d’où le titre des Vichy-Busset. Le premier de la liste est Dalmas de Vichy, frère de Renaud de Vichy, qui fut grand maître du Temple. Ainsi, on peut aisément comprendre que, en entrant dans l’ordre du Temple, Renaud de Vichy ait fait don des biens que sont Piégut et les Murs du Temple, permettant ainsi à ses frères templiers de fonder une commanderie à proximité et sous la protection de la seigneurie de la famille de Vichy. Sans oublier qu’il y eut aussi le frère Geoffroy de Vichiers, visiteur du Temple en France et en Angleterre. » Andy Pinoteau, Sur les pas des Templiers en Auvergne, éd. Alan Sutton, 2010.

D’après Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse (Les Fiefs du Bourbonnais, 1896 Hachette Bnf), ... « le centre en cette région, de la puissance des Templiers dut être plutôt aux Murs du Temple qu’à Busset même. » (…) « Puyagu devait être simplement une sorte de poste fortifié, en avant des Murs du Temple, sur le seul et montueux chemin qui, entre Ris et St-Yorre, permette d’aborder le plateau. »

« De l’ancienne commanderie dont dépendait Puyagu et qui fut détruite en même temps que lui, il reste moins encore : le nom même en a disparu, et le souvenir n’en est plus gardé que par le nom typique de « Murs du Temple », que porte un village voisin, construit de ses débris. A peine si l’on y peut distinguer maintenant deux petites tours d’entrée, les fossés sud et est et aussi la chapelle où se trouvait un joli chapiteau roman, par nous transporté au château de Châteldon ; mais cette ruine complète est toute récente, et en 1860 se devinait encore, parait-il, l’ancienne importance de cette commanderie (..) ».
Extrait du Cahier Rissois n°2

Les ruines romantiques ont également inspiré l’écrivain Prosper Vialon (né à Ris en 1811, mort à Paris en 1873) dans son roman « L’homme au chien muet » Marpon et Flammarion, 1890 : « Ils marchèrent silencieux, traversèrent le Bancherel, ce hameau qui un jour vit passer les hommes d’armes de Philippe-le-Bel, et arrivant sur un plateau, découvrirent les murs du temple, bruns dans la nuit, comme une momie sortant de son linceuil. Ils devaient côtoyer cette ruine.
De cet endroit, de cette enceinte de douves comblées par des murs autrefois menaçants, et qui, aujourd’hui égrenés, voient pousser des ronces entre leurs moellons disjoints, de ce squelette de puissance qui perd une de ses pierres à chacune de ses pierres lancée contre lui par un pâtre désœuvré, de ce fantôme de l’ordre religieux sapé par le courroux du petit-fils de saint Louis, les voyageurs eussent pu découvrir, dans une nuit ordinaire, le logis de Lucien Arnould, une pente douce conduisant de l’ancienne demeure des Templiers à la maison de l’écrivain . »
Extrait du Cahier Rissois n°8

Brigitte Vin
Présidente de Ris Autrefois

Crédits photographiques : cartes postales Ris Autrefois et photos Brigitte Vin. L’association Ris Autrefois a pour objet de faire connaître le patrimoine et l’histoire de Ris, au travers de visites et de sa revue semestrielle Le Cahier Rissois. Un livre sur l’histoire de Ris est actuellement en cours d’élaboration. Découvrez Ris Autrefois , association culturelle sur le patrimoine, l’histoire, les arts et traditions de la commune de Ris.
Logo : carte de l’état-major (1820-1866), carte française en couleurs du XIXè siècle en couleurs superposable aux cartes et données modernes.