Pensées

JE CROIS ...................................
Je crois à la première idée que je me fais des gens.
Je crois à la beauté du Monde comme une récompense au déroulé de la vie.
Je crois qu’il y a une violette fleurie dans la main du bandit.
Je crois que le pardon pour celui qui le donne est un sucre lent, c’est dans le temps qu’il fait son vertueux effet.
Je crois que le courage est une vertu où la réflexion n’a pas sa place.
Je crois que la voix d’une soprano est une corde attachée directement au ciel.
Je crois que faire un bouquet de fleurs des champs c’est vider sa tête de tout.
Je crois que sauver la souris des griffes du chat c’est avouer une impossibilité totale à faire la différence entre le bien et le mal.
Je crois aussi aux histoires à dormir debout mais surtout quand je suis couché. Je crois que la vieillesse est comme une endormie mais pas belle.
Je crois que les vaches dans les prés répondent à un Ordre inconnu de nous car elles sont souvent toutes tournées dans la même direction.
Je crois qu’un bon repas peut éviter la guerre.
Je crois que le bruissement léger des feuilles par temps calme est une manifestation du Ciel.
Je crois que parler bas empêche les autres de parler fort.
Je crois que l’étranger qui nous dit que nous sommes tous des étrangers sur cette planète a raison parce que nous y sommes les invités d’un grand ordonnateur.
Je crois que, passé un certain âge, se regarder dans la glace peut glacer le sang.
Je crois que s’entourer de meubles et objets anciens c’est ignorer le temps qui passe.
Je crois que ne pas arroser ses potées au mois d’août, c’est être favorable à la peine de mort.
Je crois que siffloter dans la rue c’est donner le début de la récréation pour tous les passants.
Je crois que ramasser des haricots verts, c’est se prosterner sur le travail.
Je crois que dans chaque humain, le bien a besoin de faire surface, comme le besoin de respirer.
Je crois que faire du vélo sur la route nationale c’est entrouvrir la porte de son tombeau.
Je crois que les papillons sont des créatures sans boussole dont les ailes battent l’air avec une légèreté sans égale qui évoque la liberté.
Je crois que la folie est nécessaire dans la mesure où elle peut rendre heureux.
Je crois que jusque dans le poing fermé des monstres se cache une fleur de pervenche.
Je crois qu’être assis devant une feuille blanche c’est apprendre à écrire.
Je crois que vivre tient du miracle.
Je crois que la moindre lumière, si elle vient du cœur, a la force de mille soleils.
Je crois qu’aimer est plus important que respirer.
Je crois que l’esprit n’est pas nôtre mais vient d’ailleurs.
Je crois que les aiguilles qui se poursuivent sur le cadran de la montre donnent une grande idée de la persévérance.
Je crois que le hasard n’existe pas, il est né d’un destin préétabli.
Je crois que le miroir est l’obstacle majeur à se connaître soi-même, il est trompeur.
Je crois qu’en grattant plus ou moins longtemps on trouve du beau dans (presque) tous les êtres.
Je crois que le savoir-être est plus important que le savoir-faire.
Je crois que c’est du fond de la caverne que peut naître la lumière.
Je crois que la beauté des êtres n’est pas toujours visible en les regardant.
Je crois qu’il y a en nous le blanc et le noir mais c’est à nous d’y ajouter la couleur.
Je crois que notre regard est une force qui peut pénétrer jusqu’au cœur des autres.
Je crois que le savoir se comptabilise alors que la connaissance mène à la Vérité.

Jean Paul Gouttefangeas

Merci à François-Noël Masson pour la très belle photo qui illustre cette chronique.