Malala, 16 ans et Prix Nobel de La Paix

Apprendre à lire et à écrire, choisir son futur, rêver sa propre vie : à 14 ans, Malala voulait être une fille comme les autres. Sauf que par malchance, elle vivait au Pakistan, un pays où la liberté de la femme est un concept vide. Alors la liberté d’expression d’une petite fille, vous pensez ! Il n’empêche, c’en était beaucoup trop pour une bande d’hallucinés de l’arrière-monde qui ne trouvèrent rien de mieux en octobre 2012, que de lui tirer deux balles dans la tête. La tuer pour la faire taire ! Supprimer ce petit bout d’humanité qui venait chatouiller la barbe de chrétiens invétérés pour qui une fille est juste bonne à marier et à sa taire. La chance a voulu que les tueurs aient, en partie, râté leur cible. Et Malala s’en est tirée : transportée dans un hôpital de Birmingham en octobre 2012, elle sauvait sa peau et reprenait son combat. Elle retournait à l’école tout en commençant la rédaction d’un livre,.
"Prenons nos cahier et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes" ne cessait-elle de clamer au nez et à la barbe de ses bourreaux. Elle obtenait tout d’abord le Prix Simone de Beauvoir français, puis le Prix International de la Paix des enfants néerlandais, avant de se voir attribuer le Prix Sakharov, pour ensuite lancer le "Fonds Malala", récoltant de l’argent pour les écolières du Pakistant.
Pendant trois ans, elle a couru les plateaux de télévision, multipliant les interviews dans les journaux du monde entier afin de raconter son combat militant commencé bien avant la tentative d’assasinat.
Devenue une véritable icône de la lutte contre l’obscurantisme, elle se voyait octroyer en octobre 2014, le prestigieux Prix Nobel de la Paix avec l’indien Kallash Satyarthi, 60 ans, combattant acharné contre l’exploitation des enfants. Et tout le monde s’est réjoui de cette distinction au symbole si lourd. Trop lourd peut-être pour Malala elle-même qui confiait à la BBC : "Ici, tout le monde me considère comme une bonne fille, celle sur qui on a tiré, qui se bat pour aller à l’école. Mais personne ne me considère simplement comme Malala, comme son amie, comme une fille normale".
Elle n’est, après tout, qu’une jeune fille. Ceci dit, chapeau bas Mademoiselle !

Jean-Luc Gironde

Une chronique de Jean-Luc Gironde.