L’été à Thiers

Du plein soleil par chez nous, jusqu’à ces jours il n’y en a pas eu beaucoup et pourtant c’est l’été ! Il y a du mouvement entre ceux qui arrivent en voiture, à vélo, à pied, ceux qui campent, ceux qui logent chez l’habitant, dans la famille, sans parler des maisons dites aussi de famille. Il y a aussi ceux qui sont en transit et dorment à l’hôtel ou dans des chambres d’hôtes, une nuit ici, une autre ailleurs. C’est aussi l’été pour tous ces visiteurs.

Que fait-on en vacances ? C’est selon les goûts et les envies : on visite la cité et ses monuments et lieux emblématiques, les maisons (très) anciennes, les rues qui montent et qui descendent. On rentre dans les coutelleries pour acheter un ou plusieurs couteaux (voire à la douzaine) car il faut le souligner c’est le pays du couteau par excellence, il y a le choix ! Quelle concentration ‘’d’armes blanches’’ dans cette ville ! Sûrement la plus armée du monde. Il serait intéressant de connaître le nombre moyen de couteaux par habitant ! En vacances il y a aussi cette possibilité, liberté suprême, de ne rien faire du tout : ‘’écouter’’ le temps qui passe, allongé à l’ombre avec un livre comme compagnon silencieux et parfois puissant, capable de nous faire réfléchir, penser, voyager, de nous émouvoir et nous instruire car ce sont là quelques-unes des possibilités du livre et sa force.

Il y a aussi ceux qui ne partent pas durant ce temps de vacances et qui organisent leur temps de repos dans la ville. Pour eux le cinéma est ouvert aux rêves, il y a les expositions diverses et variées qu’offrent les vitrines aux arts, que ce soit dans les galeries ou au Centre d’Art Contemporain. Des concerts devenus au cours du temps des festivals incontournables sont organisés, essaimant dans de nombreux lieux alentour, rajoutant de la vie dans les petites villes et villages environnants, parfois même en des endroits insolites. L’événement le plus populaire dans le domaine de la musique étant sans conteste la fameuse Pamparina, manifestation majeure dans le domaine musical moderne et de surcroît gratuite, ce qui est à souligner.

Ainsi, on peut déambuler dans tout le centre-ville sous la couleur des bannières multicolores faites par des artistes plus ou moins confirmés, qui sont pour quelques mois, les ‘’coloristes’’ de la cité, le plus important n’est-il pas de participer ?

Justement, cette formule m’amène à évoquer les jeux olympiques, un spectacle des plus passionnants après la fin du Tour de France. Voilà aussi cette formidable possibilité de passer d’excellents moments devant son écran de télévision. Quel enthousiasme, quels débordements de joie collective ! Participer depuis chez soi à la joie des vainqueurs et parfois à leurs pleurs c’est s’investir avec eux, c’est partager leur effort, c’est triompher ou souffrir la défaite. Pour les plus jeunes spectateurs, ces vedettes sont des exemples parce que leurs performances sont des exemples à imiter. Ces champions du sport deviennent, par leurs exploits, des légendes auxquelles les enfants désirent accéder. L’école du dépassement de soi peut aussi passer par là et ce n’est pas la dernière façon d’y accéder, loin s’en faut.

Sans compétition, certes, mais il est possible d’aller baigner quand la chaleur augmente, nous somme si proches du soleil à cette époque, aux plans d’eau locaux c’est un très bon moyen de passer de bons moments au frais, on peut même coordonner ça avec un pique-nique, synonyme de bien-être et de délassement.

Cela m’amène à parler des repas du soir en plein air, souvent avec des amis. Quel plaisir de profiter de la nature et de la douceur du soir ! Retrouver les apéritifs conviviaux avec nos proches, ceux de l’entourage habituel et ceux venus justement pour les vacances, partager ensemble les recettes de l’été lors de barbecues mémorables : les pissaladières, les salades de saison,
les indémodables ‘melon- jambon’’, les pizzas du soleil, les sardines grillées et autres aïolis ‘’monstres’’ de la belle Provence. Il ne faut pas négliger non plus les dîners au restaurant. En quelques mots, l’été c’est la saison qui améliore l’humeur tout en renforçant les liens sociaux et en réduisant le stress, c’est le moment de l’année où l’apport d’énergie solaire durant le jour est à son apogée : plus de chaleur, plus de lumière, la nature atteint sa pleine maturité, les arbres se couvrent de fruits, c’est le moment de la vie intense et de l’amour épanoui !

L’été, c’est aussi le temps propice pour les randonnées et balades en forêt et pour fréquenter son jardin pour y admirer les fleurs de potirons que visitent avec tant de passion les frelons, quant à nous, sachons faire fi des tiques et des moustiques, en acceptant la dure réalité bien établie que toute rose a ses épines !

Ce qu’il nous faut retenir, c’est que nous vivons les longs jours de l’année, profitons de ce soleil qui nous éclaire (et nous réchauffe) le plus longtemps entre son lever et son coucher pour vivre l’été et profiter au mieux de ce qu’il nous offre.

C’est un pape Grégoire II (je crois), au XIIIème siècle qui, en son temps, autorisa les (rares) enfants qui suivaient des cours à faire une pause durant l’été pour aller aider leurs parents aux travaux des champs.
Sans tomber dans un état léthargique que pourrait nous causer la chaleur, essayons quand même de dormir la nuit en laissant les fenêtres ouvertes et rêver peut-être à ce que nous ferons durant l’été prochain que nous n’avons pas eu le temps de faire dans l’année !

Jean-Paul Gouttefangeas

Crédit photo : Jean-Luc Gironde.