Héraldique

INTRODUCTION :

Meymont, Damas, Montrevel, Montchenu, Boulier, Montboissier des noms qui jalonnent l’histoire des possesseurs successifs du château de la Faye (*) : www.chateaudelafaye.fr et des familles qui ont scellé des alliances au fil du temps en Forez, tout d’ abord à Olmet mais aussi à Augerolles, Olliergues et dans les lieux circonvoisins des deux versants du Forez.
Toutes ces familles possédaient (ou possède encore) un blason.
Comme le mentionne Lucien DROUOT dès les premières pages de son important ouvrage : le chartrier de la Faye, des erreurs manifestes ont souvent été constatées et reproduites dans les publications sur l’histoire du lieu et sur les origines de ces familles.
Il en est de même pour la représentation héraldique des blasons, qui à évoluée dans le temps.
Il est à noter des similitudes quand l’utilisation des couleurs des meubles etc.

Daniel, avril 2020

(*) Compte tenu de la crise sanitaire les 1ères Fêtes Médiévales initialement prévues les 25 & 26 juillet 2020, à Olmet, ont été reportées aux mêmes dates en 2021.

MERCI à :

- Lucien DROUOT docteur ès Lettres, à Olliergues, auteur du « Chartrier de la Faye ».
- Daniel JURIC, de Saint-Marcellin en Forez Armorial de France pour la réalisation gracieuse des fichiers des dessins héraldiques pour LAFAYEssociation et pour la relecture du document.
-  Jean-Paul FERNON, retraité dans l’Hérault, auteur, entre autres, du "Dictionnaire d’Héraldique", pour la relecture du document.

INTRODUCTION A l’HERALDIQUE

Le terme français « héraldique » est dérivé du mot d’origine germanique « héraut » qui veut dire messager.
L’héraldique est la science qui a pour objet l’étude des armoiries.
Celles-ci peuvent se définir comme des emblèmes en couleurs, propres, à une famille, une ville, une collectivité, etc et soumis à des règles particulières.
Nées sur les champs de bataille et de tournoi, les premières armoiries sont faites pour être vues de loin.
Les combattants, rendus méconnaissables par le capuchon de leur haubert qui monte vers le menton et par le nasal de leur casque qui descend sur leur visage, prennent peu à peu l’habitude de faire représenter sur la grande surface de leur bouclier des figures leur servant de signes de reconnaissance au cœur de la mêlée des batailles et, plus encore, des premiers tournois.
Contrairement à une idée reçue, le droit aux armoiries n’est pas le privilège de telle classe ou catégorie sociale.
Chacun est libre d’adopter des armoiries de son choix à deux conditions :
- qu’elles respectent les règles de l’héraldique
- qu’elles n’aient pas déjà été utilisées.

Des règles précisent, des compositions rigoureuses.
Un écu peut être simple ou composé de plusieurs partitions (parti, coupé tranché, taillé, écartelé…) à l’intérieur desquelles les règles sont identiques à celles d’un écu simple.
Les armoiries se composent de deux éléments : des émaux et des figures.
A l’intérieur de l’écu, émaux et figures ne s’emploient ni ne se combinent n’importe comment. Elles obéissent à des règles, dont la principale est de ne pas mettre couleur sur couleur ni métal sur métal pour des raisons évidentes de lisibilité de loin sur les champs de bataille.

A - Les métaux

Les métaux  
- or (jaune)
- blanc (argent)

Les couleurs

Principales
- gueules (rouge)
- sable (noir)
- azur (bleu)
- sinople (vert)

Secondaires
- pourpre (violet)
- orangé
- tenné ou tanné (marron)
- au naturel (représenté avec ses couleurs naturelles)
- Carnation (couleur chair)

Les fourrures
- Hermine (constitué de mouchetures)
- Vair (constitué d’une alternance de « pots » d’azur et de « cloches » d’argent

Les figures (il est important de bien distinguer :

- Les pièces (dont les « honorables » : fasce, pal, bande, barre, croix,
sautoir…)
- Les meubles :

    • les animaux : lion, aigle, loups, ours, merlette, dauphin (*)
    • la flore : différents arbres, fleur de lys,
    • les différentes formes de croix, les croisettes, les molettes d‘éperons, les étoiles,
    • les éléments d’architecture : tours, ponts
    • les figures artificielles : outils, armes blanches, gonfanon (**)
*
Blason du Forez
**
Blason Auvergne

PRESENTATION DE L’ARMORIAL EN FOREZ

Guerre féodale objet d’un traité de paix rédigé vers 1195 pour surveiller la valle de la rivière de Giroux, dite de la Faye, affluent de la Dore, opposant :

1. DAMAS de Couzan en Forez : « d’or à la croix ancrée de gueules »
2. MEYMONT d’Olliergues : « de sable à trois molettes d’éperons d’argent ordonnées deux et une »
MEYMONT d’Olliergues

Autre famille noble présente à Augerolles au Moyen-Âge :

3. de FRÉDEVILLE d’Augerolles : « d’argent à la croix engrêlée de gueules »

Propriétaires successifs du château de la Faye à Olmet :

1. Guillaume de MONTREVEL : « de gueules semé de croisettes d‘or au lion de même, brochant sur le tout »

Guillaume de MONTREVEL

1 bis- de MONTREVEL : « écartelé, aux 1 et 4 d’or au lion de gueules accompagné de croisettes de même ( Jean de Montrevel), au 2 et 3 d’hermines à trois hamaides de gueules (Auberchicourt) ».

de MONTREVEL/AUBERCHICOURT

2- Jean de MONTREVEL fils de l’Hermite de la Faye : « d’or semé de croisettes de gueules au lion de même brochant sur le tout, à un lambel à trois pendants de sable ».

J de MONTREVEL

3. BOUILLÉ du Charriol : « écartelé, aux 1 et 4 d’argent à la fasce de gueules frettée d’or accompagnée de deux burèles de gueules qui est Bouillé ; aux 2 et 3 de gueules à la croix ancrée d’argent qui est du Charriol ».

BOUILLÉ du Charriol

4. OLIVIER dit Callard de Frissonnet de Viverols : « d’or à un olivier arraché de sinople fruité de sable ».

OLIVIER dit Callard de Frissonnet

5. TALARU Chalmazel : « Parti d’or et d’azur, à la cotice de gueules, brochant sur le tout ».

TALARU Chalmazel

6. SIMIANE : « d’or semé de tours et de fleurs de lys d’azur ».
a. Semé =chargé de petits meubles (tours et fleurs de lys)

SIMIANE

11. de PROVENCHERES d’Augerolles :« d’azur au chevron accompagné en chef de trois étoiles ordonnées deux et une et en pointe d’un croissant, le tout d’argent ».

de PROVENCHERES

8. d’ORANGE : « de sable au chevron d’or accompagné de trois billettes couchées du même, ordonnées deux et une ».

d’ORANGE

NOTES

DAMAS : d’après la légende la croix aurait été tracée, avec le sang d’un pèlerin, par le Sieur GODEFROID DE BOUILLON, sur l’écu du chevalier de Couzan, blessé sur les remparts de Jérusalem, lors de la 1ere croisade.
https://gw.geneanet.org/dbaulard1?n=de+damas+couzan&oc=&p=renaud+i

MEYMONT : entre le gué du Garest sur la Dore et le gué des chevaux sur le ruisseau de Giroux il est mentionné un lieu : Chastel-Veilh, sur la commune d‘Augerolles, en limite de celle d’Olliergues, dont la construction pourrait avoir été antérieure à celle du château de Meymont ?
(cf pages 25 et 26 de l’ouvrage d’Henri PONCHON)

de FRÉDEVILLE : on trouve trace de cette famille depuis la fin du XIII eme siècle, le plus ancien connu semble être Raymond de Frédeville damoiseau d’Augerolles.
(cf pages 76 et 77 de l’ouvrage d’Henri PONCHON)

Guillaume de MONTREVEL : beaucoup de similitude, avec le blason des MONTBOISSIER :

Guillaume de MONTREVEL

« d’or semé de croisette de sable au lion du même brochant »

et le blason de la commune de Saint-Dier d’Auvergne :

Blason de St-dier-d’Auvergne

« d’or semé de croisettes de sable au lion de gueules brochant »
http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=7495, où cette famille a été propriétaire du château de Boissonnelle.

de MONTREVEL : ce blason évoque la vie des camps, celle du guerrier Jean de MONTREVEL et de ses compagnons d’arme préférés, ici les AUBERCHICOURT.

BOUILLÉ du Charriol : le Charriol est un écart, proche du lieu-dit de Voirdières sur la commune de Saint-Rémy sur Durolle. Il n’existe plus sur ce lieu fort peu connu de beaucoup que quelques ruines dont les traces de l’emplacement du pont-levis. https://www.lamontagne.fr/saint-remy-sur-durolle-63550/actualites/les-bouille-du-chariol-tirent-leurs-racines-de-la-montagne-thiernoise_11550998/

LEXIQUE HERALDIQUE dans l’ARMORIAL EN FOREZ

1. DAMAS de Couzan en Forez :

a. croix ancrée = dont les extrémités présentent la forme d’une ancre.

2. MEYMONT d’Olliergues :

a. molettes d’éperon = stylisées sous la forme d’étoiles à six rais, percées d’une ouverture circulaire.
b. Ordonnées =deux et une : disposition des molettes sur l’écu - terme plus exact que posées : en effet, posé est l’attribut d’un meuble dont on précise la position à plomb, en bande, en barre, en fasce, tandis qu’ordonné(e)s qualifie l’arrangement d’un ensemble de meuble (3 ou plus identiques) : ex. ordonnés 2 et 1. Si les meubles sont alignés, on dira rangés (en fasce, par exemple, s’ils sont rangés horizontalement).

3. de FRÉDEVILLE d’Augerolles :

a. croix engrêlée = dont les bords sont garnis de petites dents à côtés concaves

4. Guillaume de MONTREVEL :

a. semé de croisettes = petites croix présentes sur le fond de l’écu
b. lion = représenté de profil, la tête tournée à dextre, dressé sur une patte de derrière et levant les trois autres, les griffes bien en évidence, la queue relevée en arrière et à l’extrémité enroulée vers le dos. Le lion est l’animal le plus représenté en héraldique. Le lion est rampant. Représenté passant, c’est-à-dire dans l’attitude de la marche, la tête de face et la houppe de la queue tournée vers l’extérieur, c’est un léopard

5. de MONTREVEL/AUBERCHICOURT :

a. partition ou combinaison d’armoiries par écartelure, en répétant le plus important aux quartiers 1 et 4 (Jean DE MONTREVEL), l’autre aux 2 et 3 (AUBERCHICOURT).
b. hermine = fourrure héraldiques constituée de mouchetures
c. hamaide = pièce formée par trois fasces alaisées.

6. J de MONTREVEL :

a. lambel (brisure )= traverse horizontale d’où descendent trois (quatre cinq…) pendants trapézoïdaux (ou rectangulaires).
b. brisure = modification apportée à des armories pour distinguer une branche cadette de la branche aînée.

7. BOUILLÉ du Charriol :

a. partition ou combinaison d’armoiries par écartelure , en répétant le plus important aux quartiers 1 et 4 (BOUILLÉ), l’autre aux 2 et 3 (CHARRIOL).
b. burèles = fasces réduites (ou diminuées)
c. croix ancrée = dont les extrémités présentent la forme d’une ancre

8. OLIVIER dit Calard de Frissonnet :
a. armes parlantes   : comportent des figures, qui par leur nom ou leur image, évoquent plus ou moins directement le nom du possesseur de ces armes.
b. fruité  : dont les fruits sont d’un émail différent de celui de l’arbre.

9. TALARU Chalmazel  :
a. cotice = bande diminuée (ou réduite)

10. SIMIANE :
a. Semé =chargé de petits meubles (tours et fleurs de lys)

11. de PROVENCHERES :
a. étoiles = stylisées à cinq pointes ou rais si rien n’est précisé.
b. ordonnées = disposition des étoiles sur l’écu
c. croissant =ses pointes montent vers le haut.
d. chevron = pièce honorable, sa pointe est normalement dirigée vers le chef de l’écu, sans le toucher.

12. d’ORANGE :
a. chevron = pièce honorable, sa pointe est normalement dirigée vers le chef de l’écu, sans toucher le toucher.
b. billettes = petites pièces rectangulaire, normalement verticales.

BIBLIOGRAPHIE :

- Figures de l’héraldique par Michel PASTOUREAU, découvertes Gallimard N° 284, 2011
Dictionnaire d’Héraldique par Jean-Paul FERNON, éditions de l’Héligoland, 2012.
Le chartrier de la Faye : essai de reconstitution (XIV eme – XVIII eme siècles), par Lucien DROUOT, éditions de Beauvoir, 2007.
Mémoires d’Augerolles et la Renaudie par Henri PONCHON, éditions de la Montmarie, 2007.

A suivre prochainement, Héraldique deuxième partie !

Vous pouvez cliquer sur les blasons pour lancer un diaporama qui vous permettra de les découvrir de plus près...

Héraldique 1ère partie : Meymont, Damas, Montrevel, Montchenu, Boulier, Montboissier des noms qui jalonnent l’histoire des possesseurs successifs du château de la Faye et des familles qui ont scellé des alliances au fil du temps en Forez, tout d’ abord à Olmet mais aussi à Augerolles, Olliergues et dans les lieux circonvoisins des deux versants du Forez...


Voir en ligne : Découvrez le Château de la Faye à Olmet