Vaulx, le château des sept fées
Entretien avec Jean-François Faye et Sylvie Vissà, co-auteurs de « Vaulx, le château des sept fées »
Escout’Moi Voir : Pourquoi ce titre ? Qui sont ces 7 fées ?
Lors de nos recherches concernant l’histoire du château, Sylvie Vissà a rapidement constaté que ce sont les femmes qui ont successivement modelé le château de Vaulx jusqu’à son état actuel, comme des fées bienfaisantes. Elle en a retenu sept : les 2 premières sont des épouses de seigneurs de Vaulx : Anna de Plampuys (< 1597 – 1635), originaire de Cervières et Marguerite Arnoux (1666 – 1737) qui apporte en outre à son époux la propriété du château de Laire.
Escout’Moi Voir : Le livre concerne donc aussi d’autres châteaux ?
Oui, c’est le cas de la 3ème fée, Clothilde des Roys issue du château de Lavort à Dorat (1769 – 1803) et de la 4ème, Clémentine de Saint-Thomas (1823 – 1898), qui héritera par son père (le faramineux chevalier de Saint-Thomas) du château de Roanne et de son incroyable musée, ainsi que sa fille unique, la belle Athénaïs (1850 – 1874) tout autant amoureuse que sa mère de leur château de Vaulx dans ce « pays de loup ». Le livre évoque aussi largement les châteaux de Vollore et de Montguerlhe, celui du Lac (à Thiers) et de Fontenille à Lezoux.
Escout’Moi Voir : Athénaïs, la 5ème fée si je compte bien, est morte à 24 ans ?
Oui, tout n’est pas rose dans la vie de château. Il y a entre autres une de nos fées ainsi que ses jumeaux, tous les trois décédés lors d’une césarienne. Il y a aussi les ravages causés par les Ligueurs, la transformation temporaire du château en simple domaine agricole, notamment durant de la Révolution, les occupations prussiennes et allemandes. Et encore, ce drame évité lors de la Seconde Guerre, lorsque peu avant la Libération, sur dénonciation, les Allemands ont investi le château, à la recherche d’armes. Ils n’ont heureusement pas découvert les importants dépôts d’essence que le général Olleris (cousin par alliance des Dumas de Vaulx) avait fait entreposer au château et qui ont servi à la libération de Thiers et de Vollore.
Escout’Moi Voir : Quid des 6ème et 7ème fées ?
La 6ème fée est la fille unique d’Athénaïs et de Victor Gouttenoire : Clémentine. C’est elle qui épousera son cousin issu de germain Barthélémy Dumas de Vaulx, fils du propriétaire du château de Fontenille et neveu de la branche des Dumas qui possède le château de Vollore.
Régine Dumas de Vaulx, née Déchelette, est notre actuelle 7ème fée qui, avec son fils Gérard, entretient toujours, à la fois, le château, le domaine et la mémoire familiale.
Escout’Moi Voir : Quel format avez-vous adopté pour ce livre ?
C’est un ouvrage de 364 pages (16 x 24 cm), largement illustrées, dont 12 pages centrales en couleur, couverture cartonnée.
Escout’Moi Voir : Quelles ont-été vos sources ?
Nous ne saurions que répéter la première page de nos remerciements « Que serait ce livre sans la découverte des trésors du grenier de Vaulx : un fascicule, mi-touristique mi-historique, comme c’était d’ailleurs le projet initial »... ?
Escout’Moi Voir : Il y avait donc des trésors dans le grenier de Vaulx ?
Oh que oui ! Et notamment pour nous un sac en toile de jute, aussi profond que la hotte du Père Noël, rempli de parchemins et d’anciens contrats ; mais aussi une large collection de lettres reçues et de brouillons de lettres envoyées, de poèmes, le tout complété par des archives de Roanne retrouvées par leur cousin Vincent Rebillard. La lecture de ces lettres, la plupart de femmes érudites, nous ont plongés dans l’intimité d’une époque incroyable, celle des débuts du tourisme, des réceptions parisiennes qui contrastent avec le quotidien de la gestion d’un château et d’un domaine agricole auvergnat.
Et tant d’autres découvertes …
Escout’Moi Voir : Mais encore ?
Savez-vous que, tandis que les deux Clémentine embellissaient le château, leur gendre et époux, Barthélémy Dumas de Vaulx, adorateur des chemins de fer, faisait construire deux modèles réduits de locomotives à vapeur, avec leurs accessoires et les faisait circuler le long du château jusque dans le parc, après avoir enjambé un bras du plan d’eau ?
Et quelle ne fut pas la surprise de Gérard Dumas de Vaulx lorsque l’on découvrit ensemble les archives coutelières de son arrière-grand-père ! La famille avait complètement oublié que ce Barthélémy avait créé (à la demande de la CGT !!) une fabrique de coutellerie, spécialisée dans les manches en corne, avec une branche de fabrication de rasoirs reprise ensuite par Paul Serindat. Cette découverte nous replongeait de manière inopinée dans notre précédent ouvrage sur la coutellerie thiernoise.
"Venez découvrir cet ouvrage, les 25 et 26 mai 2024, au château de Vaulx, à Saint-Agathe, au cours de la manifestation L’art au service de l’autisme.