Sans queue ni tête

Le sexe féminin le plus célèbre du monde – on dit même qu’il en est l’Origine – et peint par Gustave Courbet en 1865 a retrouvé un visage pendant quelques jours avant de le reperdre et de se retrouver seul, encadré dans un format 46x55, ce qui, au fond, ne lui va pas si mal. L’hebdomadaire Paris Match avait pourtant consacré pas moins de 11 pages à ces retrouvailles inattendues. Las, d’autres experts tout aussi bien fournis se sont mis de la partie pour démontrer que non, il fallait autre chose que des similitudes des textiles (de la toile ) pour affirmer que la dame de Courbet avait été tronçonnée comme une vulgaire héroïne de Simenon. A l’heure de l’épilation totale, cette querelle d’experts prêts à s’écharper pour donner un visage à cette toison pubienne inconnue, prête à sourire. Elle fait marrer parce que ces combattants de la vérité ne comprennent pas qu’au-delà de son réalisme troublant, le charme de l’Origine du Monde réside justement dans le mystère de l’anonymat de cette partie féminine de trois lettres pas plus et qu’il faut le conserver. Car sur ce sexe cyclopéen et si troublant, on peut y mettre le visage de … qui on veut !
Et là, on refait son monde…

Une chronique de Jean-Luc Gironde.