J’aime les îles
J’aime les îles. Elles me titillent l’imaginaire. Non pas les îles en elles-mêmes, mais l’idée. Elles représentent des espaces de liberté, à partir desquels on peut tout imaginer, tout reconstruire. Elles sont des fragments de terre isolés, souverains. Des espaces au milieu d’autres espaces, libres, sauvages et qui laissent entrevoir la possibilité d’un ailleurs.
C’est ce genre de lieu qu’il faut trouver en soi. Un espace intérieur où tout devient possible. Un endroit où l’on peut battre en retraite et se sentir à l’abri des agressions du dehors. Dès qu’elles s’exercent : on s’y projette ! Dès qu’on se sent en danger : on s’y carapate ! Faire de ce lieu un refuge inexpugnable, où rien ne pourra nous atteindre. En faire aussi un lieu de solitude, de halte sereine et de repos confiant. Un repaire où l’on pourra paisiblement se ressourcer. Un réservoir de ce qui nous est vital, du personnel et du commun, du désir et du sensible ; comme un concentré de soi, le terreau nécessaire à notre enracinement. Le socle de ce qui nous forge et nous constitue. Un lieu de l’essentiel et de l’intime, du retour et du retrait… Une île du dedans.
L’Autrement dit, Cyril Sarot - Penser sous la douche.
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