Gretel et Hansel
Dimanche 26 janvier 2025, à 15 h 30, salle des fêtes de Marsac-en-Livradois.
Gratuit.
Infos au 04 73 53 24 71 et 04 73 72 39 43.
C’est l’histoire d’une grande sœur qui ne veut pas de petit frère. Mais vraiment pas.
Un petit frère avec qui il faudra tout partager : le pain, l’amour des parents, la place dans la famille. C’est beaucoup trop pour elle.
Alors pourquoi ne pas s’en débarrasser ?
Les péripéties du conte lui en donnent l’occasion : les enfants, abandonnés par leurs parents pour cause de grande misère, se retrouvent dans la forêt. Il doit être possible d’y perdre le petit frère...
C’est l’histoire d’une jalousie tenace dans une famille qui a faim ; et pour les parents, confier leurs enfants à la forêt est peut-être la moins pire des solutions.
C’est un conte traditionnel, revu par Suzanne Lebeau.
Pourquoi avoir envie de créer Gretel et Hansel aujourd’hui ? Ce conte, popularisé par les frères Grimm en 1812, a-t-il encore quelque chose à nous raconter aujourd’hui ?
Le parti pris singulier de Suzanne Lebeau nous a particulièrement intéressés. Elle réécrit toute l’histoire du point de vue de Gretel, qu’elle choisit de faire naître en premier. Gretel est donc l’aînée. Elle se voit bousculée par l’arrivée de son petit frère Hansel. Il la prive de l’amour exclusif de ses parents. La naissance du petit frère va, de plus, coïncider avec la pauvreté qui s’abat sur la famille. Hansel représente une bouche de plus à nourrir. Pour Gretel, son petit frère lui vole toute la nourriture, alimentaire comme affective. Il ne fait que la priver, priver des bras de sa mère, d’attention, d’amour et de nourriture. D’où un ressentiment tenace, une jalousie têtue. Le texte de Suzanne Lebeau met en jeu cette ambivalence et cette violence des sentiments. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur sonne comme l’apprentissage de l’altérité.
Comment accepter l’autre malgré tout ce qu’il nous empêche d’être et de faire, comment accepter de ne pas être toujours au centre, de ne pas être tout puissant car unique, comment partager, comment se confronter, voilà les difficiles questions qui vont se poser à l’aîné. Et c’est loin d’être facile. La pièce de Suzanne Lebeau met en jeu trois moments clés où Gretel va être aux prises avec le désir inconscient de faire disparaître son frère. Cette violence résonne particulièrement aujourd’hui, à une époque où les enfants sont élevés comme de petits rois tout-puissants. Et où l’agressivité devient un mode d’expression, dans les cours de récréation ou dans les échanges sur les réseaux sociaux. En fait, Gretel et Hansel pose cette question de l’acceptation de l’autre. Que faire de l’inévitable jalousie, de la rivalité ? La traversée dans la forêt est un passage de bascule, avec pour les deux enfants le fait de se perdre et de découvrir un autre monde, de grandir…
Nous avons plusieurs pistes de travail. Nous avons choisi d’incarner un frère et une sœur, adultes, qui rejouent inlassablement leur histoire universelle, qui s’est racontée de multiples façons, en nous aidant sûrement d’un théâtre d’objets. Nous voulons travailler avec la batteuse Elvire Jouve et nous cherchons à styliser la violence contenue dans le texte. Pour l’instant nous sommes en chemin, nous commençons à pénétrer dans la forêt du conte, pour notre plus grand plaisir.
Equipe artistique : Laurence CAZAUX / Patrick GAY-BELLILE / Elvire JOUVE / Fabrice ROUMIER
Equipe technique : François BLONDEL
Partenariats / Co-productions : Cour des 3 Coquins - Ville de Clermont-Ferrand / SMADC des Combrailles et la Grange de Jacques / Conseil départemental du Puy de Dôme / DRAC Auvergne - Rhône-Alpes