Église de Saint-Dier-d’Auvergne

Visite commentée de l’église de Saint-Dier-d’Auvergne, avec ses parties des 12ème et 14ème siècles, témoin du savoir-faire des bâtisseurs du moyen-âge, samedi 16 septembre 2023 :
- de 10 h à 12 h
- de 13 h 30 à 16 h
- de 17 h à 18 h.
Chants de 16 h à 17 h.

Gratuit.

Église romane fortifiée du 12ème siècle
C’est une église romane de style auvergnat-limagnais avec des influences du Velay voisin.
Fondation du Prieuré et construction de l’église datent de 1502, par Saint Robert, fondateur de l’Abbaye de La Chaise Dieu.
Église modifiée au 15ème siècle, pour une meilleure défense (mâchicoulis au-dessus du porche et échauguette dans l’angle nord-ouest).
L’inesthétique clocher actuel a remplacé l’une des deux tours fortifiées.

Extérieur
Le mur Nord : austère, massif, est allégé par deux contreforts. Le transept n’est pas saillant, mais se distingue par la disposition des fenêtres.
Le chevet : typiquement auvergnat, est l’une des plus belles réussites de la construction : chœur en hémicycle avec 3 absides, dont celle de l’axe carrée est décorée de cordons à billettes et de modillons à copeaux, d’inspiration mauresque (pignon de l’abside centrale orné d’une crête ajourée et d’un antéfixe).
Le mur Sud : austère lui aussi comme le mur Nord.
La façade : contraste avec les façades auvergnates normalement dépouillées, et rappelle le Velay voisin : arcature du porche, ornementation de pierres polychromes (comme à la cathédrale du Puy), triplet entre les 2 contreforts massifs dont les arcs sont soutenus par 4 colonnettes dont on admirera les chapiteaux finement sculptés, ainsi que ceux entourant les fenêtres du niveau intermédiaire.
Le porche : est élégant, 4 colonnettes soutiennent l’arcature, chapiteaux aux griffons ailés et feuillages.
Le portail a été restauré, mais les ferrures sont d’origine.
Autour de l’arc principal, on remarquera le cordon auvergnat aux billettes en forme de virgules.

Intérieur
On y retrouvera les volumes entrevus à l’extérieur.
Le plan de l’église est basilical à triple nef de deux travées. La voûte centrale est en berceau, et les deux nefs latérales voûtées en quart de cercle permettent de contrebuter la masse de cette voûte centrale qui repose sur 6 piliers différents.
Les deux premiers, quadrangulaires, nus sur les 4 faces.
Les deux suivants partent d’un socle et 3 faces comportent des colonnes engagées qui se terminent par un chapiteau sculpté ( à droite, les bienheureux, et à gauche les sirènes poissons, fréquentes en Auvergne).
Les piliers encadrant le chœur ne comportent que 2 colonnes engagées avec des chapiteaux à feuillage, d’où émergent des oiseaux et une tête (à gauche), tandis qu’à droite des personnages s’appuient sur une balustrade.
La troisième travée est, en fait, la croisée du transept non saillant.
Le chœur, large et majestueux n’a pas de déambulatoire (comme à Saint Saturnin ou à Saint Paulien et Chamalières s/Loire en Haute Loire). Un grand arc en marque l’entrée, encadré par 2 voussures plus basses en plein cintre, ouvertes sur les nefs latérales.
Il est surmonté d’une voûte en cul de four, tandis que les voussures intérieures sont en arc de panier (assez rare en Auvergne).
On retrouve les 3 absides vues de l’extérieur, dont 2 voûtées en cul de four et la troisième de forme rectangulaire.
On remarquera les 5 arcatures et les chapiteaux des piliers engagés, particulièrement les atlantes à cuirasses ou à jambes retournées vers le haut.
Grâce à 3 arcatures ouvrant sur des chapelles absidiales (chapelles rayonnantes), l’éclairage est abondant avec des fenêtres percées dans les pans de murs séparant ces chapelles.
Voir encore les stalles du Chœur (15ème et 16ème siècles).
La statue classée de Saint ROCH (au-dessus de la porte de la sacristie) 17ème et 18ème siècles, et celle de Saint-Antoine qui lui fait face.
On ne retrouve malheureusement pas trace de documentation concernant le Prieuré.
La communauté d’origine de Saint-Dier observait les règles de Saint Benoît (les Bénédictins) et dépendait de l’Abbaye de la Chaise-Dieu.
Le nom de Saint-Dier est sans doute une déformation de celui de Saint Didier (évêque martyr).
Bien avant le 11ème siècle, Saint-Dier possédait une église, et certains vestiges des environs laissent supposer une vie très ancienne (peut-être d’époque gauloise).