Billet vert : le scénario Négawatt (ou le paradoxe des éoliennes)

Nous avons vécu pendant quelques temps dans l’illusion d’une énergie infiniment disponible. Le développement des techniques de production d’énergie et l’augmentation du niveau de vie ont fait exploser notre consommation.

Aujourd’hui la consommation mondiale croît de 2% par an.

Et évidemment, cette consommation est inégalement répartie :
- un citoyen américain consomme 8 tonnes d’équivalent-pétrole par an / un habitant du Bangladesh doit vivre avec 40 fois moins
- 40 % de la population mondiale reste privée d’électricité. (Source : association Négawatt).

Et les conséquences de tout ça sont connues : effet de serre, désertification due à la déforestation, dégradation de la couche d’ozone (gaz des climatiseurs).

Conclusion : à continuer de la sorte, nous allons dans le mur. Et ce n’est pas que moi qui le dit :
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) vient ainsi de publier un nième rapport interpellant les gouvernements sur l’urgence d’entamer une véritable révolution énergétique. « […]si les gouvernements maintiennent leurs politiques énergétiques actuelles, les émissions de CO2 augmenteront de 130 % d’ici à 2050 »

Le scénario Négawatt à la rescousse

Relever le défi de l’énergie, c’est le but de l’association Négawatt. Elle nous propose ainsi de suivre un scénario en 3 phases :
- sobriété : essayons d’éviter les consommations superflues, du style laisser la télé en veille toute la nuit.
- efficacité : pour un même service rendu (par exemple éclairer notre table du salon), choisir la technologie la moins consommatrice (les lampes fluocompactes)
- énergies renouvelables : et seulement lorsque nous aurons fait tout ça, alimentons la consommation résiduelle avec des énergies renouvelables.

Selon le scénario Négawatt, alimenté par les travaux de 30 chercheurs, il est possible :
- de réduire en 2050, à niveau de vie quasi-équivalent, notre consommation de ressources énergétiques à 52 % de sa valeur actuelle.
- de se passer de la production d’électricité nucléaire vers 2035

Les éoliennes brassent du vent … et de l’argent

Or qu’observe-t-on ? Nous oubliions allègrement les 2 premiers points, pour nous réfugier immédiatement sur le troisième.

Pourquoi ? Simple et redoutable :
Les éoliennes rapportent des sous :
- aux entreprises grâce à la garantie de rachat de l’électricité à bon prix par EDF
- aux communes, alléchées par la redevance versée par les entreprises.

les deux premiers points nous invitent à remettre en cause notre modèle de consommation et nos comportements. Diable ! Abritons-nous vite à l’ombre d’une éolienne !

Les signaux envoyés par le marché nous invitent à consommer toujours plus.

Que dire ainsi de ces nouveaux téléviseurs écrans plats qu’il n’est plus possible d’éteindre qu’en le débranchant ou des fameuses box internet qui, offrant dorénavant le téléphone, consomment 24h/24h sans qu’il n’y ait aucun interrupteur autorisant de la débrancher pendant la nuit ?

A titre d’information, le parc actuellement installé de box internet consommerait l’équivalent de 2,4 mois de production électrique d’un réacteur nucléaire ! Si rien de change en 2010, il en faudra 4 ! Gasp.

Le résultat de tout ça est que les énergies renouvelables deviennent souvent un moyen de ne pas remettre en cause notre mode de vie pourtant insoutenable. Mais, à moins de couvrir nos pays d’éoliennes et de capteurs solaires, elles ne suffiront pas à maintenir notre niveau de consommation.

VOUS POUVEZ AGIR :

- éteignez vos appareils en veille (TV, box, etc.) ou branchez-les sur des prises à interrupteur,
- utilisez les ampoules fluocompactes au plafond dans les lieux de vie (ni en lampe de chevet, ni dans un lieu de passage),
- éteignez la lumière lorsque vous quittez une pièce,
- choisissez des produits électro-ménagers catégorie A

ENCORE UNE FOIS : mettez vos ordinateurs en veille à la pause de midi et éteignez les le soir !

Bonne journée électrique.

Le développement des techniques de production d’énergie et l’augmentation du niveau de vie ont fait exploser notre consommation. Un billet vert de Didier SCHOTT.