Billet vert : Jamais sans ma voiture
Comme l’homme de Néanderthal était accroché à son os, il est un ustensile dont l’homo-economicus aura du mal à se passer et qui caractérise plus que tout autre le modèle de société qu’il s’est choisi : la voiture.
La voiture est le symptome commun le plus évident et universel des comportements et des choix de notre société moderne qui nous mènent tout droit dans l’impasse (réchauffement climatique, fin du pétrole, etc.)
Le secteur des transports arrive ainsi dans le peloton de tête des plus gros contributeurs au réchauffement climatique avec 26% des émissions .Et parmi les modes de transports, la route occupe une place de choix.
Une voiture ça pollue
La voiture pollue donc, et plus encore que l’on ne croit. Quelques chiffres :
Une voiture = 1,8 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère
Sachant qu’il y en a actuellement plus d’un milliard dans le monde (37 millions en France en 2008), ce sont environ 2 milliards de tonnes de CO2 largués tous les ans dans l’atmosphère.
Une voiture = 300.000 litres d’eau (Quantité d’eau nécessaire à la construction d’une voiture)
Une voiture = 3,7 tonnes de polluants tous les ans
Une voiture rejette en moyenne tous les ans trois fois son poids en polluants.
Une voiture = 30 tonnes de matières premières
Il faut ainsi 30 tonnes de matières premières (acier, fer, plastiques, fluides, caoutchouc) pour produire une seule voiture de 1,5 tonne.
Une voiture = 300 kg de déchets ultimes Retour ligne manuel
Environ 20% du poids total d’une automobile n’est pas recyclé et termine en décharge.
Une voiture = 7 m² d’espace consommé en pure perte.
En ville, ce sont en moyenne 80% de l’espace public qui sont occupés par la voiture, sans fonction sociale d’aucune sorte. Au prix du mètre carré actuel, consacrer autant d’espace à la voiture apparaît comme une petite folie. Pour en sortir , une équivalence signifucative : 1 tramway = 3 bus = 180 voitures.
Mais pourquoi en a-t-on tellement besoin ?
Entendu, une voiture ça pollue, on le sait, d’ailleurs on nous l’a assez dit !
Mais alors, pourquoi diable y a-t-il autant d’automobilistes et que leur nombre ne diminue pas ?
Tour d’horizon des raisons qui nous enchaînent à la voiture :
elle est rapide : oui dans notre société le temps, c’est de l’argent. Il faut aller vite, être efficace. Pas le temps de traîner. Du travail à la boulangerie, de la boulangerie à la salle de gym, de la salle de gym à chez moi, le tout en moins de 3 heures, il n’y a que la voiture qui me le permette. Symptôme d’une société où la gestion du temps est régulée par le stress.
Elle est plus confortable. Et quoi de plus important je vous le demande que son confort personnel ? Dans son habitacle molletonné, bercé par la musique de l’auto-radio, on se recrée une bulle protectrice isolée de l’agitation extérieure, mais aussi du contact social.
Elle est le seul moyen d’accéder aux zones commerciales. Dans nos sociétés, il faut consommer le plus possible en le moins de temps possible. Les commerces ont ainsi été rassemblés en de vastes zones, accessibles seulement en voiture, et où l’on peut passer ces week-ends. L’achat est ainsi devenu un loisir, et la voiture le moyen d’y accéder.
Les transports en commun, c’est de la contrainte. Quoi ? Des horaires à respecter, de l’attente ? Foin de tout cela, l’homme moderne est libre et il est très difficile de ne pas céder à cette facilité de sauter dans sa voiture plutôt que de se renseigner sur des horaires de bus, de train, etc. Marque d’une société individualiste où l’on a glorifié les libertés individuelles jusqu’à faire primer l’intérêt particulier sur l’intérêt général. Plutôt mes 10 minutes économisées qu’une planète lointaine qui suffoque.
Dans les transports en commun, il y a des gens. Bouh, quel besoin aurais-je de me frotter à mes contemporains, à supporter la promiscuité, le bruit, et les odeurs, quand je peux aller cheveux au vent au volant de mon cabriolet ? Signe d’une société où l’on a désappris à vivre ensemble et où l’autre est plus vécu comme un danger potentiel ou une gêne. L’insécurité est ainsi une des causes importantes qui font préférer la voiture aux transports en commun, alors même que la voiture arrive largement en tête en termes de nombre de morts et de blessés.
VOUS POUVEZ AGIR
Préférez quand c’est possible les transports en commun à la voiture.
Redécouvrez la marche à pied ou le vélo pour les petits trajets.
Pensez au train-vélo : je viens de Clermont-Ferrand en TER tous les jours et ça marche très bien.
Réflichissez au covoiturage : voir le site http://www.covoiturageauvergne.net/ ou organisez vous avec vos collègues.
Préférez les petites cylindrées. C’est moins viril mais la planète vous le rendra.
FRANCHISSEZ LE PAS ! Vous pouvez commencer par une action symbolique : choisissez un voyage que vous faites en voiture et qui pourrait se faire autrement et dites-vous : une fois par semaine, j’y vais autrement !
Bonne journée à pieds ou à pédales.
Un billet vert de Didier SCHOTT sur les moyens de transport, dont la voiture...