Aimé Louis Étienne Granghon, photographe né à Thiers
Sans le secours d’un bébé, je n’aurais probablement jamais connu Aimé Louis Étienne Granghon.
Tandis que j’examinais les photographies du vieil album familial de ma mère, Pierrette Kalmar, née Picaud (1935-2021), je remarquai un nourrisson paré des perles sombres d’un collier ras de cou. La présence incongrue de ce bijou m’étonna. Il me semblait étrange, en effet, qu’un enfançon, si prompt à manquer d’air, arborât semblable parure. Qu’un parent eût pu prendre pareil risque me fit même un instant pencher pour un portrait post-mortem, mais le regard pénétrant du modèle invalida rapidement cette hypothèse.
Au revers de ce cliché albuminé de format carte-de-visite figuraient le nom du photographe ainsi que la ville où il opérait.
"Portrait sépia", site remarquable qui répertorie plus de trois mille six cents photographes français, me permit d’en apprendre davantage sur la carrière de cet artiste qui travailla dans l’Allier, le Rhône, la Seine, les Yvelines et peut-être même la Loire.
Je sus également qu’il ouvrit pour la première fois les yeux à Thiers, ville où je demeure depuis octobre 2016.
Précisons aussi que ses parents se révélèrent au monde dans le Puy-de-Dôme, son père à Ris, sa mère à Riom.
Quelque temps après, en octobre 2021, je me rendis sur Geneanet, dans l’espoir d’y découvrir des données complémentaires.
Un descendant d’Aimé Louis Étienne Granghon, Bruno Desbois, écrivain demeurant au Québec, fournissait les principaux éléments du destin de l’artiste.
Je lui adressai quelques lignes auxquelles il répondit promptement et nous évoquâmes son bisaïeul. Je sus ainsi à quoi ressemblait Aimé Louis Étienne Granghon et découvris quelques-unes de ses œuvres parmi lesquelles figurait un ouvrage pictural.
M. Desbois me confia aussi des documents publicitaires relatifs au commerce de son ancêtre ainsi que des informations sur la seconde compagne de ce dernier.
Deux lettres, la première, d’Aimé Louis Étienne Granghon, la seconde, d’Amélie Isabelle Feuquer, me fournirent quelques éléments de vie privée.
Fort de ces données, je proposai à M. Desbois de produire un ouvrage sur Aimé Louis Étienne Granghon, en précisant qu’il me faudrait patienter un peu avant de pouvoir mener à bien ce projet. Le concepteur de "Portrait sépia", Hervé Lestang, m’avait en effet annoncé que les archives départementales des Yvelines allaient prochainement réaliser l’océrisation des journaux locaux, procédé qui allait grandement faciliter mes recherche biographiques.
Mais le temps passa sans que cette innovante technique fût mise en place, retardant par la même occasion la réalisation de mon opuscule.
Il y a quelques semaines, j’écrivis à Hervé Lestang et j’appris qu’il était dorénavant possible de consulter les journaux des Yvelines selon le principe tant espéré.
En toute hâte, je me rendis sur le site des archives départementales des Yvelines.
Plus récemment encore, M. Lestang m’apprit que les archives du Rhône bénéficiaient de la même innovation et il m’indiqua également Retronews, de la BnF, qui propose des journaux océrisés.
Ces différents chemins me conduisirent vers une partie de la vie publique de M. Granghon et je connus ainsi ses principales activités pour les années 1876, 1888, 1892 et pour les périodes qui courent de 1894 à 1896 et de 1899 à 1905.
Pour rédiger ce petit volume, j’ai aussi largement puisé dans les informations généalogiques issues des recherches de M. Desbois.
Toutes les photographies reproduites dans ce fascicule, à l’exception du bébé au collier, appartiennent à M. Bruno Desbois qui a eu l’amabilité de m’en confier des copies. Je vous invite à admirer ces clichés, sans exception remarquables, et parfois même d’une exceptionnelle beauté.
Mais Aimé Louis Étienne Granghon n’était pas seulement photographe ! Il était aussi artiste peintre, compositeur, pianiste, organiste, professeur de chant, professeur de solfège et chef de chorale.
Pierre Kalmar