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Histoire de la construction du barrage de Sauviat - La prise d’eau des Prades et le canal - 1903

1903-2023, 120ème anniversaire du barrage de Sauviat. Un texte de Patrick Aujard.

À lire précédemment : Début du chantier 1901.

La prise d’eau des Prades et le canal - 1903

La prise des eaux prévue pour capter les eaux de la Dore est située au lieu dit « les Prades » à l’embouchure du ruisseau de Mende à environ 2km 800 en amont du confluent avec le Miodet. Il s’agit de construire un barrage déversoir.

Profitant de la période des basses eaux le barrage est rapidement construit. Les maçons travaillent jour et nuit et réussissent à terminer le gros oeuvre en une semaine.

Une maison de fonction est bâtie à la prise d’eau des Prades afin d’installer un garde des eaux qui surveille et assure le bon fonctionnement des vannes.

La maison fait aussi office de guinguette où les travailleurs des alentours viennent passer un Dimanche au bord de l’eau. Le train les arrête de l’autre côté de la Dore, un radeau tiré par un câble leur permet de traverser la rivière.

Le canal adossé à la pente de la montagne est creusé . Il faut suivre les méandres de la montagne et travailler le long des pentes abruptes qui dominent la Dore.

Le tracé du canal nécessite de percer un premier tunnel de 60 mètres de longueur.

Puis un aqueduc de près de 100 mètres de long permet de franchir une ravine profonde.

Enfin un deuxième tunnel de 220 mètres permet l’accès au barrage.

Le canal de captation des eaux de la Dore aboutit à l’une des extrémités du barrage.
En temps normal l’eau de la Dore se déverse dans le lac, mais si le niveau s’avère trop bas elle est dérivée dans l’aqueduc aménagé en crête du barrage et rejoint alors la première des chambres de mise en charge.

Deux chambres de mise en charges assurent l’alimentation en eaux de la centrale pour une chute de 20 mètres de dénivelé .
Deux tunnels de 110 mètres ont été creusés dans la montagne sur lesquels sont raccordés les conduites forcées .
Au mois de Juin de fortes pluies font augmenter brutalement les eaux du Miodet qui s’engloutissent dans les deux tunnels percés dans la montagne raccordés aux conduites forcées et qui aboutissent à la centrale. Heureusement aucun dégât n’est constaté et tout le monde est rassuré sur la solidité de la construction de l’édifice. (annexe7)
En 1903 tout au long de l’année une agitation particulière s’empare des journalistes et de la population. En effet les travaux ont avancé considérablement et l’on commence, à Thiers, à attendre avec impatience l’arrivée de l’électricité. De nombreux articles paraissent dans la presse faisant état de l’avancement des chantiers (Annexes 8,9, 10,11,13,14).

Francisque Fay pendant la durée des travaux, tout en supervisant le chantier, n’a cependant pas cessé de prendre des contacts et de vouloir étendre à de nombreuses communes son réseau de distribution. La Société des Forces Motrices est devenu un acteur incontournable dans la région.
Grâce au travail acharné des ouvriers, ingénieurs et techniciens, les travaux s’achèvent, le barrage peut être mis en eau.

Véritable prouesse technique dû à l’ingéniosité et à l’opiniâtreté de son concepteur, la centrale de Sauviat entre en service.
La superficie de la retenue d’eau est de 15 hectares à plein, 7 hectares à vide et 10 mètres de lame d’eau utilisable. Sa capacité utile est de 1.100.00 mètres cubes.
La puissance de l’usine est de 3000 CV (2,2 MW). L’usine est équipée de trois turbines Francis de fabrication suisse.

Le 1 er Octobre l’usine commence à fonctionner. À partir de Novembre la SFMA devient l’interlocuteur unique de la Ville de Thiers, Saint Rémy-sur-Durolle et Lezoux. (annexe 12)
La SFMA s’engage à construire un pont en dur sur la Durolle en remplacement du vieux pont, et un lavoir pour les habitants de Sauviat.

À suivre : une mort tragique - 1904.