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Histoire de la construction du barrage de Sauviat - Début du chantier 1901

1903-2023, 120ème anniversaire du barrage de Sauviat. Un texte de Patrick Aujard.

À lire précédemment : Histoire de la construction du barrage de Sauviat - Francisque Fay.

3ème partie : Début du chantier 1901

Profitant du rétrécissement de la vallée du Miodet à son confluent avec la Dore, son idée ingénieuse est d’y établir un lac réservoir alimenté principalement par les eaux de la Dore, le débit du Miodet étant trop faible à lui seul. Pour cela il faudra aller capter les eaux de la Dore bien en amont et construire un canal jusqu’au lac réservoir.

La municipalité de Thiers approuve son projet. La préfecture, sans encore l’officialiser est favorable.

Sans même attendre les autorisations, Francisque Faÿ, volontariste et passionné, sûr de la justesse et du bien fondé de son entreprise entreprend alors un chantier pharaonique. En tant qu’entrepreneur général, les travaux sont exécutés par la « Société d’Applications Industrielles » (1). Les travaux de génie civil sont sous-traités à l’entreprise Chagnaud (2) qui sera renommée par la suite pour ses travaux du métro à Paris ainsi que de nombreux tunnels et barrages.

Un barrage masse de 27 mètres de hauteur, 89 mètres de largeur et 21 mètres d’épaisseur à la base, doit être construit avec la pierre le plus souvent prise et taillée sur place, jointée avec de la chaux en provenance du Teil en Ardèche.

Pour réaliser le chantier et travailler hors eau il faut creuser un tunnel dans la montagne pour dériver l’eau du Miodet pendant la durée des travaux.

Maçons, charpentiers, manoeuvres, électriciens, techniciens sont à l’oeuvre, près de 70 travailleurs participent au chantier qui est aussi source de curiosité pour de nombreux visiteurs qui viendront assister à sa progression.

En même temps on bâtit la centrale électrique.

Profitant de la proximité de la voie de chemin de fer Vichy-Darsac, qui passe dans la vallée, un embranchement est créé. Un pont en bois enjambe la Dore afin d’acheminer sur place tout les matériaux et les machines. Aucune route ne reliant directement Courpière au site du barrage.

Le chantier avance à une rapidité étonnante.
Octobre 1902, un rappel à l’ordre du préfet Mr Joly ordonne que les travaux soient suspendus, le chantier n’ayant pas encore obtenu les autorisations officielles. (annexe 1) Cela ne semble pas émouvoir Francisque Faÿ qui n’interrompt pas les travaux.

Par contre pour la construction du barrage au Prat où aura lieu la dérivation d’une partie des eaux de la Dore, les instructions préfectorales sont parfaitement détaillées, suite à l’étude et aux conclusions de l’ingénieur en chef des Ponts et chaussées. (annexes 2,3,4,5,6.)

À suivre : La prise d’eau des Prades et le canal - 1903.