Le pont du diable et la chapelle Saint-Just de Meymont

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On peut découvrir la chapelle, à droite, en venant de THIERS, par la D 906, à l’entrée de Giroux gare, derrière le pont de chemin de fer de la ligne ferroviaire.

Pour y accéder, il suffit de traverser Giroux Gare, en prendre, à la sortie, la direction de TOURS SUR MEYMONT,CUNLHAT, par la D 225 qui surplombe le vallée de la Dore, par l’est.
Prendre ensuite, le premier chemin, à droite qui descend sur le village du Moulin du Garret, (fléchage).

D’aucun sait que la chapelle St-Just et le vieux pont, « distant de 500 toises « plus connu sous le nom de Pont du Diable, se situent sur la commune de Tours sur Meymont, à Giroux, à proximité du village du Moulin du Garret.

Ce que beaucoup ignorent c’est la relation historique qui unie ce lieu à St-Gervais-sous-Meymont : « dans une contagion qui affligea toute la contrée, au commencement du XVI° siècle, le village du Garret et toute ses dépendances reconnurent pour pasteur le curé de St-Gervais qui les assista en étendant sur elle sa juridiction etc. » ; De nos jours, ses habitants possèdent des sépultures au cimetière de St-Gervais où ils continuent d’inhumer leurs défunts. Abbé Micolon de Blanval mémoire historique et topographique de la paroisse de Saint-Georges de Tours, manuscrit vers 1786

CHATEAU VEIHL, CHAPELLE SAINT LAZARE

Divers terriers du XV° siècle mentionnent un lieu appelé Chastel-Veilh à l’extrême sud, sur un piton rocheux, aujourd’hui entouré par les routes de Courpière à Ambert (D 906) et de Giroux Vieux à Augerolles, sur le territoire de la paroisse d’Augerolles.
Peut-être un château ou une tour avancée pour surveiller la Dore et protéger le château de Meymont, et un oratoire dédié à Saint-Lazare, célébré le 29 juillet/ Saint-Langout dont des statues sont encore visibles dans la chapelle St-Just.

Dans la main gauche de St-Lazare peut-être une cliquette de lépreux, instrument réalisé à partir de plaquettes de bois que portaient les lépreux au Moyen-Âge ?

La statue de Saint Langout représentant un moine est antérieure aux deux autres, de la même époque et de la même facture représentant Saint-Just et Saint-Lazare.

A noter la parcelle N°298 du cadastre de 1810 est dite : « le Grün de St Langout ».

La construction de ce château est-elle antérieur à celle du château de Meymont ? Dans l’état actuel des recherches, personne n’est en meure de l’affirmer.

CHAPELLE SAINT-JUST DE MEYMONT
Construite au niveau du « gouffre de la Dore », sa construction doit remonter au X° siècle Au XIII° siècle, elle fut restaurée, agrandie et devint un prieuré. Le supérieur du monastère bénédictin de Cunlhat détacha de sa communauté quatre religieux à qui il donna pour prieur AMBLARD DE CROS. Ces moines occupaient le vallon situé au bas du château de Meymont. Ils construisirent quelques cellules et restaurèrent l’oratoire qu’ils dédièrent à St Just, Evêque de Lyon de 350 à 381, célébré le 2 septembre.
Parmi les caractéristiques architecturales de la chapelle on peux noter son clocher à peigne peux courant sur notre territoire.
Cet oratoire servait auparavant de relais pour les pèlerins allant au Puy ou à Saint Jacques de Compostelle en Espagne. Par la célèbre via Podiensis.
Le « chemin vieux » part du site de Meymont, contourne au nord le lieu de La Bastoilhe, pour arriver au pont de Meymont, et le chemin se poursuit en passant à l’ouest au sud de Ragnon sur la paroisse de Tours, pour rejoindre l’Alligier. Le chemin traverse sans doute le Montel pour rejoindre le bourg de TSM en contournant la Ronzière à l’est. De là, le chemin public passe par les Gouttes, puis quitte TSM pour entrer sur Cunlhat en laissant à l’orient Mandet puis travers Roussy.

CULTE DE SAINT JUST & SAINT-LAZARE
La croyance populaire attribue à SAINT-JUST le culte de SAINT-LAZARE patron des mendiants, invoqué à l’origine contre la lèpre ou mal Saint-Ladre.

SAINT-JUST était autrefois invoqué pour aider les enfants retardataires à marcher, et pour combattre les croûtes de lait.
Les parents conduisaient les enfants à la chapelle en habits de tous les jours et priaient SAINT- JUST puis ils remplaçaient les vieux habits qu’il cachaient sous une pierre du cimetière, pour enfouir le mal en terre et habillaient les enfants avec des vêtements propres

LE PONT DE MEYMONT
Cet ouvrage d’art date du XV° siècle. On voit distinctement, en aval, les restes d’une pile du pont primitif (portée sur le plan de la fin XVIII°)
C’est un pont médiéval à dos d’âne avec deux arches dissymétriques, un tablier de 3 m de large pavé de galet. On remarque la présence de chasse-roues, dispositif qui servait à éloigner les chars du parapet.

LEGENDES DU PONT DE MEYMONT
La légende du pont du diable cristallise toutes les superstitions populaires. Les ponts, de par leur caractère monumental, apparaissent comme des constructions mystérieuses et surhumaines, que le peuple a bientôt fait d’associer au diable.
Ils illustrent aussi une méfiance très ancienne des hommes pour la traversée des rivières.

PONT DU DIABLE
Cette légende nous est, entre autre, rapportée par Henri POURRAT dans son ouvrage Le trésor des contes :
« On ne pouvait faire de pont sur la Dore ; le prêtre dit au maçon :
- Quand bien même tu devrais prendre le diable pour t’aider, il faut que tu réussisses à bâtir le pont.
Le maçon s’adressa au diable et lui dit :
- Que demandes-tu pour construire le pont ?
- L’âme de la première créature qui y passera.
- Marché conclu.
La nuit suivante, le pont fut fait, à l’exception d’une pierre du parapet qui ne put être mise avant le jour.
Le matin, le prêtre vint en procession, et son sacristain portait un sac où étaient un chat et un chien. Le diable était déjà content d’avoir l’âme d’un vivant. Mais le curé dit au sacristain :
- Donne le sac.
Le chat sort ; le chien le poursuit et lui fait passer le pont.
Le curé dit au diable :
- Voici l’âme de la créature que tu demandes.
Le diable ne put finir le pont, et nul n’a pu remettre la pierre qui manque. »

LA LAVEUSE DE NUIT
Il ne faut pas chercher la transcription de cette légende orale dans l’œuvre d’ Henri POURRAT « le trésor des contes », elle n’y figure pas. En 1841, une anglaise Miss L. Stuart-Costello, en visite en Auvergne et de passage dans la région, rédige un carnet de route et rapporte cette histoire :

« On la voit au clair de lune lavant son linge dans le ruisseau et le frottant avec une pierre bleue magique. Elle vous demandera de l’aider à tordre son linge.
Si vous acceptez avec bonne grâce, les gouttes d’eau qui en sortiront se changeront, au clair de lune en perles de saphir qui disparaîtront lorsque le soleil les frapperas de ses rayons. Si vous refusez d’aider la laveuse elle vous jettera dans le torrent, la tête en avant.
Si vous avez hésité avant d’accepter, elle tordra malicieusement le linge du même côté que vous et instantanément votre bras se mettra à enfler de manière horrible : puis elle laissera tomber son ouvrage, se jettera sur vous vous brisera un bras et prendra la fuite avec un rire perçant. »

Merci à Lucien DROUOT, Henri PONCHON, J-LBOITHIAS, Daniel TAILLANDIER de Giroux et Lucien POURREYRON du Moulin du Garret.

BIBLIOGRAPHIE
- Grand livre des saints : culte et iconographie en occident. Jacques BAUDOIN. Editions Créer 2006
- Le pont du diable page 297 à 302 Henri POURRAT le trésor des contes : Le diable et ses diableries » GALLIMARD 1983
Le prieuré de Saint-Just-sous-Meymont et la chapelle Saint-Lazare page 67 à 76 Bulletin annuel N° 31 du GRAHLF Charles MICOLON DE GUERINES 2009
- Pages 25 et 26 des mémoires d’Augerolles et la Renaudie Henri PONCHON Editions de la Montmarie 2007
- Recueil des actes des premiers seigneurs d’Olliergues et de Meymont (1064 / 1330) Lucien DROUOT Institut d’Etudes du Massif Central 1979
- Chapelles votives et sites d’intercession en Livradois-Forez, Jean-Louis BOITHIAS Le trèfle 1996 EPUISE
- La chatellenie de Meymont à la fin du XV eme siècle d’après le terrier de 1474 Charles MICOLON DE GUERINES page 48 à 56 . Le canton d’Olliergues histoire et archéologie HS N° 18 des Chroniques Historiques d’Ambert et de son arrondissement 1991.

Les sculptures monumentales d’Yves Guérin
Une sculpture d’Yves Guérin sera installée devant la chapelle pendant toute la durée de l’exposition "De Fer et Dore", de mai à octobre 2013.
L’exposition "De Fer et Dore" présente 30 sculptures monumentales de cet artiste contemporain auvergnat à découvrir au fil de la Vallée de la Dore. L’artiste a réalisé ces œuvres à partir de rails de chemin de fer réparties sur les sites les plus emblématiques du Livradois-Forez. Grandiose ! Exposition organisée par l’association de la Vallée de la Dore.

Randonnée de 12 km pour découvrir un lieu chargé d’histoire dans la vallée de la Dore, au confins des Pays de COURPIERE, CUNLHAT et OLLIERGUES.