Inquiétude générale

La coupe est-elle pleine ? Lors de cette année écoulée nous avons eu la dose d’événements peu souhaitables que nous espérerions voir anéantis. À une période où nous formulons et envoyons des vœux, nous y regardons à deux fois, certes cette tradition est belle, pour autant, il y a un grand chemin entre le souhait et son accomplissement et là je n’apprends rien à personne ! À relire le déroulé de l’année et sans refaire la liste des déboires en tous genres que nous subissons, force est de constater que notre société entre dans le noyau dur de mésaventures encore plus graves qui nous attendent. Vous l’avez sûrement entendu dire, cette année sera celle de toutes les crises ! Le pronostic vital de notre Société serait-il engagé ? Comme il semble d’ailleurs déjà l’être à l’hôpital, vous savez, là où l’on meurt sur des brancards alignés en voie de garage !

Ce qui est certain c’est que les inquiétudes grandissent un peu partout, même si nous ne sommes pas les plus à plaindre dans notre Occident ‘’nanti’’ (je pense à ces pays déchirés, pas si loin de chez nous). Le spectre de l’inflation que nous ne connaissions plus depuis près d’un demi-siècle (42 ans) réapparaît et nous savons tous que c’est par là que se produit le phénomène de la récession. Tout de même, 50% des dépenses des ménages les plus modestes de notre pays vont vers l’alimentation et l’énergie, il reste peu pour s’épanouir dans une vie ‘’normale’’ ! C’est le prix des énergies qui étrangle les machines qui nous apportent le confort, la mobilité, la santé et tout le reste. Nous sommes dans une phase descendante de ces productions d’énergies (Poutine ou pas !). Imaginons que les 27 de l’Europe n’arrivent pas à s’entendre sur un moyen d’agir quant aux approvisionnements en énergies (pétrole, gaz), sans parler d’une solution globale de sécurité militaire pour conjurer le malheur des guerres à nos portes, nous irions droit à une catastrophe. À cela il faudra ajouter les désordres sociaux, l’augmentation des prix, du chômage et de la dette publique, ce qui n’est pas rien. L’Union Européenne a su trouver les solutions pour résoudre les problèmes monétaires (en premier !), elle doit aussi agir pour résoudre d’autres grands défis de notre temps : démographie mondiale, réchauffement de la planète, catastrophes naturelles etc.

Toujours au même chapitre, celui des énergies, il va bien falloir par la force des choses changer les pratiques actuelles qui, durant tout le XXème siècle nous ont comblés, certes, sans que nous ayons vraiment compris qu’elles nous menaient à une fin programmée. Les énergies du passé : c’est fini ! Ces énergies fossiles ont alimenté les deux tiers de notre demande en consommation énergétique. J’en ai profité comme tout le monde dans une société établie, dirigée, j’ai fait ce qu’on m’a dit de faire. M’a-t-on trompé ? C’est possible. Ne sommes-nous pas élevés dans ‘’le moule’’ ? Sûrement. Nous ne pouvons vivre qu’en habitant ce monde et pour l’habiter, il nous faut le bâtir. Nous savons tous (en principe) que notre monde part à vau l’eau et que tous nous avons notre part à ce fiasco. Que ce qui a été fait soit effacé, c’est trop tard mais pour renouveler nos comportements c’est peut-être encore possible, après tout, un voyage de 1000 lieues commence par un pas ! Le pire serait de fermer les yeux sans nous poser de question quant aux générations futures, ce serait alors le funeste ‘’chacun pour soi’’. Gardons à l’esprit que nous sommes la source de tout ce qui doit naître.

Je veux vous faire partager ce que m’écrivait un ami la semaine dernière justement sur le sujet que j’aborde aujourd’hui : ‘’Vivre au présent , même à toute vitesse, c’est ignorer d’où l’on vient et ne pas savoir où l’on va, jusqu’au moment fatidique où soudainement le réel se rappelle à notre bon souvenir et s’étire dans les derniers souffles d’une fin que notre époque du paraître et de la gaudriole aura tout fait pour chasser des préoccupations modernes, au seul profit d’un consumérisme abrutissant ! ‘’. Avouez que c’est dur mais plein de vérité et se rapproche grandement du thème abordé, même si ces propos sont d’un niveau plus ‘’philosophique’’.

C’est ensemble que nous devons espérer malgré tout, fouler les rivages d’un nouveau monde et croire toujours à une belle lumière.
Vous le savez, j’aime écrire et raconter, je souhaite que la fin de cette chronique soit une réalité, même si ça ressemble à un conte. Ce qui me console c’est que les contes vieillissent mais ne meurent jamais.

Jean-Paul Gouttefangeas

Crédit photo Jean-Luc Gironde.