Billet vert : Labels (de mai) et autres tampons verts

Inexcusable que je suis, je vous ai laissés sans billet vert la semaine dernière - et vous m’auriez presque déjà oublié ? - mais ça n’était que pour mieux préparer celui-ci. Un peu touffu et moins ludique que les derniers, mais qui pourrait satisfaire quelques curieux de la consommation. C’est parti.

N’en doutons plus : vous êtes tous animés du souci de préserver l’environnement et d’instiller un haut degré de responsabilité jusque dans vos achats les plus quotidiens.
Car vous savez que chacun de vos actes (d’achat au premier chef) est - presque - un acte politique qui valide un modèle de société ou un autre : société dans laquelle on fait travailler des enfants 12h par jour pourproduire des baskets ou non, où l’on pille les mines d’Afrique en déforestant les dernières poches de survie des grands singes ou non, où l’on déverse des produits nocifs dans les rivières ou non.

Conclusion : vous êtes cette nouvelle espèce de citoyens que l’on nomme les « consomm’acteurs », acteurs de votre consommation. Bravo.

Oui mais voilà, même animés des meilleures intentions, on se retrouve souvent sceptiques devant les étalages, ne sachant à quel saint se vouer pour acheter « responsable ». Une profusion de labels et de marques perd le consommateur dans un dédale obscur. Il est donc temps d’essayer d’y voir un peu plus clair afin que les bonnes intentions ne se découragent pas à la porte des supermarchés.

Aujourd’hui donc, tour d’horizon des vignettes les plus courantes et des labels auxquels se fier.

Mais pour tenter de vous allécher, je vous donne au moins le menu :

  • Les faux amis : "le point vert", le "ruban de Möebius", le "Préserve la couche d’ozone"
  • Les écolabels : l’écolabel européen, la marque "NF Environnement", l’ "Ange bleu"
  • Les labels pour l’alimentation : les marques "Label Rouge", "AB", "Demeter" "Nature et Progrès"
  • Les labels pour le bois : les labels "FSC", "PEFC"
  • Le commerce équitable : le fameux "Max Havelaar"
  • Les labels pour le matériel électronique : la lumineuse "Energy Star"

Si vous voulez tout savoir sur ces labels, poursuivez votre lecture, ils n’y sont pas tous mais les plus courants sont là.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à aller exercer votre pouvoir de consommateur pour changer le monde !

Des faux amis

Déclinaison européenne du label FSC, il se base sur un simple engagement du producteur quand le label FSC exige en plus l’existence avérée de pratiques vertueuses. Fiable néanmoins.

Logo universel des matériaux recyclables depuis 1970. Ce logo peut désigner aussi bien des produits recyclables que des produits recyclés. Un nombre à l’intérieur indique le pourcentage de matières recyclées qu’il contient. Attention, label non contrôlé.

Sans intérêt. Indique que le produit respecte la loi de 1996 et n’utilise pas de chrolofluocarbone (CFC).

Les labels multi-produits : les éco-labels

La star des étals ! L’éco-label européen, créé en 1992, est la certification écologique officielle européenne, gérée et délivrée en France par l’AFNOR. A performances d’usage égales, l’écolabel européen distingue les produits dont l’impact sur l’environnement est réduit. Autrement dit, il atteste qu’un produit respecte plus l’environnement, tout en étant aussi efficace et aussi performant qu’un produit semblable destiné au même usage.

Pendant français de l’écolabel européen, créée en 1991, cette marque est la propriété de l’AFNOR. Elle atteste à la fois de la qualité d’usage du produit et de sa qualité écologique.
De la même façon que l’écolabel européen, cette marque repose sur le principe d’une « approche globale » qui « prend en considération l’ensemble de cycle de vie du produit de la fabrication à l’élimination en passant par l’utilisation.
Elle est demandée volontairement par les entreprises.
Ses critères sont révisés tous les 3 ans environ et vérifiés par un contrôle indépendant.

Ecolabel allemand créé en 1977, répondant au doux nom d’ « ange bleu ». Il n’est décerné qu’à des produits conformes à un cahier des charges réputé particulièrement strict – rigueur germanique !
Le logo de l’Ange bleu reprend le sigle du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE ).

Les labels pour l’alimentation (par ordre croissant d’exigence)

Attribué sur demande aux produits alimentaires qui respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique Le label AB est propriété du Ministère de l’agriculture français. Les producteurs sont régulièrement contrôlés par des certificateurs indépendants agréés par l’Etat.
Parmi les exigences : rotation des cultures, utilisation d’engrais vert, compostage, lutte biologique, sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites. Est exclus l’usage d’engrais, de pesticides de synthèse et d’organismes génétiquement modifiés.

Equivalent européen du label français.

Il s’agit d’un organisme international qui labellise les productions agricoles respectant les règles de la biodynamie. Antithèse de l’exploitation intensive, l’agriculture biodynamique est fondée sur la connaissance et le respect des rythmes et conditions de développement des espèces animales et végétales.
Les produits respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique plus celui de l’agriculture biodynamique.

Créée en 1964 par des médecins et des agronomes, l’association est à l’origine du premier cahier des charges au monde de l’agriculture biologique. Ce label offre la garantie d’un niveau d’exigence supérieur à la règlementation bio européenne, donc au label AB.
Les labels pour le bois (par ordre croissant d’exigence)

Qu’il est beau d’avoir un parquet en teck devant sa piscine de sa villa face à la mer méditerranée. Plaisir simple d’une vie frugale. Oui mais voilà, ce plaisir est la cigarette de la planète, il détruit ses poumons, à savoir les forêts tropicales, rasées pour alimenter le commerce mondial de bois précieux, dans des conditions d’exploitation épouvantable.

Un moyen pour s’en sortir, le bois labellisé.

Le label "Forest Stewardship Council" indique que le bois provient d’une forêt gérée de façon durable. La gestion durable des forêts à entre-autre buts la conservation de la riche forêt primaire, le respect des conditions humaines de travail des bûcherons, et aussi la rentabilité économique. Il es soutenu par le WWF. On fonce.

Déclinaison européenne du label FSC, il se base sur un simple engagement du producteur quand le label FSC exige en plus l’existence avérée de pratiques vertueuses. Fiable néanmoins.

Le commerce équitable

Mondialement connu ! Ces produits respectent les standards internationaux du commerce équitable. Au Sud, il permet l’accès à un prix minimum garanti qui rémunère de manière équitable et à une plus juste valeur le travail.
Max Havelaar est une branche de l’association internationale F.L.O. (Fairtrade Labelling Organization).
Il a été récemment au centre d’une polémique déclenchée par la signature de convention avec les circuits de grandes distributions notamment. Son mode de commerce l’oppose ainsi à d’autres acteurs du commerce équitable tels que Artisans du Monde ou Minga qui visent à garantir l’autonomie alimentaire des populations quand Max se concentre sur le développement de produits sur le marché mondial.
A lire un article intéressant :
http://www.monde-iplomatique.fr/2007/09/JACQUIAU/15101
avec la réponse de Max Havelaar :
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/A/15242

Les appareils électriques

Energy Star est le nom d’un programme gouvernemental américain chargé de promouvoir les économies d’énergie aux États-Unis. Il a été initié par l’EPA (Environmental Protection Agency) en 1992. La Communauté Européenne participe au programme depuis 2003.

Exemples de Critères d’étiquetage
- Les ordinateurs ne doivent pas consommer plus de 4 W en mode « veille » ;
- Un écran d’ordinateur ne doit pas consommer plus de 2 W en mode « veille ».
Voilà, c’est fini pour aujourd’hui.

Et surtout n’oubliez pas : continuez à exercer toujours et partout votre sens critique, et à vous posez des questions sur les conséquences de vos actes !!

Bonne journée à fond les caddies.

Un billet vert de Didier SCHOTT sur les labels et éco-labels.